Azeroth Adventurers' Chronicles
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 Chapitre 36 : Les méandres de la mémoire

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Laedera
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MessageSujet: Chapitre 36 : Les méandres de la mémoire   Chapitre 36 : Les méandres de la mémoire EmptyMer 30 Sep - 11:47

[Pdv M] Je restai un peu à l’écart pendant la cérémonie que mena Genshan. L’elfe de la nuit parlait à voix basse plus loin avec Lanval ; pour le moment, j’étais d’accord avec Mordaelan qui ne la trouvait pas assez bien pour Elvyr – mais le moment n’était pas vraiment à ces considérations. Darkena était dans les bras d’Orionax, un spectacle assez étonnant ; elle qui semblait si indépendante paraissait à présent toute calme. Je me crispai un peu quand Lædera revint, son frère quelques pas derrière elle.
Son visage était un masque glacial.
Je réprimai un frisson et dissimulai mes émotions rapidement ; un cercle relâché se forma finalement. Je pris la parole.
-Il va falloir filer à leurs trousses. On ne peut pas leur permettre de garder Scapetis – en plus, avec Mordoeil dans leurs rangs, ils savent de quoi on est capables et comment on fonctionne.
Miyon fronça le museau, et Olondir poussa un soupir agacé.
-Reignar est aussi parmi eux, ajouta Lædera, soucieuse.
Reveli et Viulia, qui avait encore les yeux brillants de larmes, échangèrent un coup d’œil.
-Je n’ai pas des capacités de traqueuse aussi puissantes que celles de Darkena, dit cette dernière, mais je sais vers où on peut se diriger. Zendaren a des appuis importants parmi les Vengeurs de Hautebrande, et d’après ce que j’ai entendu quand on était là-bas…
-Je suis allée à Alterac avec Lindhe une fois, mentionnai-je, pensive. Elle voulait que je m’entraîne avec Americ sur les ogres…
-Alterac, justement, releva Viulia.
-Si on découvre une véritable base là-bas, on ne pourra pas s’en tirer sans problèmes et reprendre l’ingénieur.
-Il a un nom, l’ingénieur ! s’insurgea Olondir. C’est pas un chien !
-Bien sûr que si, rétorqua Lanval, t’as pas encore remarqué qu’on se fiche de ce détail ?
Je crus que le nain allait lui exploser à la figure, avant qu’il ne se rende compte que le worgen se moquait gentiment de lui. Je soupirai.
-De toute façon, on n’a pas d’autre option qu’Alterac, préparez-vous à voyager.

[Pdv E] Ça prenait sens que Zendaren parte du côté des montagnes d’Alterac. Nombre d’indices montraient qu’il collaborait avec les Vengeurs de Hautebrande, si ce n’était encore un autre groupe qui faisait une guérilla aux réprouvés depuis le Cataclysme. Déjà le fait que Noscera et Viulia opéraient (sans le savoir, dirait-on) pour lui au Norfendre, ensuite ce que Reignar avait laissé échappé quand Læ et moi lui avions parlé.
- Très bien, lançai-je, si Zendaren veut jouer à ce jeu, pas question de le décevoir. Reveli, on va aller voir Mograine.
- Hein ? s’étonna la draeneï, en même temps que d’autres.
- Oh chouette, j’adore votre forteresse ! s’exclama Mordaelan.
- C’est ce qu’on avait convenu après tout. Et il n’est pas question pour mes frères et moi de laisser le Vortex intact, encore moins entre les mains de Zendaren.
Tout le monde sembla d’accord là-dessus, même si je voyais que certains n’appréciaient pas de devoir faire un passage dans notre nécropole. Il n’y avait que là que nous pouvions avoir nos renforts, de toutes manières.
Néanmoins, si l’aller jusqu’à la forteresse serait assez facile, en combinant les runes de portail que Reveli et moi possédions avec un peu de la magie de Naelis et Lædera, le retour le serait moins. Ma sœur et l’elfe de sang acceptèrent de partir en avant pour créer le point de retour pour moi et le reste de mes camarades.
D’autres allaient les accompagner pour leur sécurité. Genshan et Viulia n’allaient certainement pas passer dans la nécropole, tant qu’ils pouvaient l’éviter cette fois. En plus, après la mort de Noscera ils allaient vouloir rester loin de cet endroit. Olondir suivait ma sœur, pressé de retrouver son ami, et Miyon également - elle avait une dent contre Mordoeil, qui l’avait trahie alors qu’elle lui avait sauvé la vie (tout le monde pouvait le confirmer à présent : c’était une très mauvaise idée de tomber la liste noire de cette pandarène-là). Luntra devait suivre, avec Tylna qui s’assurerait que sa blessure ne s’aggrave pas.
Je fus soulagé de voir que Lillenta ne nous suivait pas - par contre, Lanval si et je savais que j’allais avoir droit à un interrogatoire pour ne pas lui avoir adressé un seul mot. Tant qu’à faire, si elle ne pouvait même pas supporter Acherus, qui était quand même mon foyer, que voulait-elle avoir à faire avec moi. Le temps d’aller payer un dernier hommage à l’endroit où les cendres de Noscera avaient été dispersées, nous pourrions tous partir.
Mordaelan devait avoir eu un rare moment de piété vu que je le trouvai non loin. Ce qui était louche, même si Noscera était une amie - jamais il n’allait montrer de cette façon qu’il était affecté. Et effectivement, il était en train de ranger quelque chose dans la poche de sa robe.
- Mordaelan ! m’écriai-je, réussissant à le faire sursauter. J’espère que ce n’est pas son âme dans cet cristal !
- Heeiiin ?! fit-il, surpris. Mais noon enfin, qu’est-ce qui te fait penser ça ? Pour qui tu me prends enfin !
- Pour celui qui m’a appris la technique pour invoquer une âme à partir du monde des esprits ! Donne-moi ce cristal !
- Holà ! fit-il en reculant. Du calme, c’est qu’une pierre de soins !
- Pourquoi est-ce que tu invoques une pierre de soins devant une tombe ?!
- Au cas où elle se réveille ? On sait jamais hein, on a bien vu une worgen morte-vivante !
- Vous l’avez brûlée, idiot !
Une fois de plus, ma main alla frapper mon front d’agacement. Et pourtant, je savais que Mordaelan jouais avec mes nerfs pour esquiver le sujet épineux. Le mort-vivant me tendit ce qu’il avait mis dans sa poche, effectivement l’une de ses pierres de régénération... Devais-je abandonner en concluant qu’il était vraiment complètement dingue, ou continuer à le questionner parce qu’il était certain qu’il avait prévu le coup et se moquait de moi ? Ses bêtises m’agaçaient vraiment, mais la plupart du temps lorsqu’il avait une idée derrière la tête, ça nous profitait plus qu’autre chose.
- Quoi que tu aies préparé, si jamais je découvre que tu as utilisé l’âme de Noscera, ou même de Claria pour le faire, je te jure que je te démembre et je que je ferais exposer tes restes dans chaque capitale du monde !
- T’inquiètes pas pour ça Elvyr. Je suis fou mais pas suicidaire non plus. T’auras jamais besoin de t’occuper de mon cas.
- J’espère bien..., grommelai-je.
- Par contre, je pourrais avoir ma tête exposée à Lune d’Argent ? Dans un coin où y’a plein de jolies filles qui passent régulièrement...
Nous retournâmes vers les autres, maintenant que le portail avait été stabilisé. Reveli alla me voir en chemin, m'annonçant qu’elle s’en allait - elle ne pouvait pas attendre pour aller retrouver Hadrian puis faire son ultime pèlerinage. C’était dommage, mais il fallait s’y attendre. Darkena allait l’accompagner également, pour elle un contrat payé passait avant - et puis après tout, n’allions-nous pas avoir une cohorte de Chevaliers de la Mort pour nous assister ? Dès que les derniers mots entre chaque groupe furent échangés, je traversai notre portail avec ceux qui me suivaient.

[Pdv Ex] Zendaren restait à méditer dans la pièce vide, indifférent aux bruits provenant de l’extérieur. Après tant d’années, il était de retour dans la maison de son enfance, dans le royaume aujourd’hui déchu d’Alterac. Il était mort, et en guerre contre les réprouvés ; seul contre des centaines, fidèle aux valeurs de la Lumière - exactement comme sa famille, lors de la trahison du Roi Aiden Perenolde contre l’Alliance de Lordaeron. Il espérait bien ne pas finir comme eux si les choses tournaient mal.
Quelqu’un monta le rejoindre - Sanglune, comme toujours. Il savait ce que ça voulait dire : l’ingénieur s’était réveillé. Il se leva et descendit avec elle pour retrouver le gnome accablé d’un fardeau pesant. Le prêtre et sa partenaire passèrent dans les rues du bourg qu’ils avaient investi avec les Vengeurs de Hautebrande... un endroit en ruines, congelé dans le temps et saccagé par l’occupation d’ogres.
Ceux-ci avaient fini par se joindre à leur cause - le clan Casse-Crâne avait souffert à cause des réprouvés, et en trouvant le bon ogre, Zendaren avait pu faire en sorte à ce qu’ils ne leur soient plus hostile. Même si la coopération était difficile entre les Vengeurs et les ogres, au moins ils ne se tapaient pas dessus pour un oui ou un non. Leur chef actuel, son contact, attendait Zendaren et Sanglune en face de l’hôtel de ville.
- Chef, t’auras besoin d’aide pour faire parler le gnome ? demanda-t-il de sa voix forte après avoir salué le mort-vivant.
- Cela ne sera pas nécessaire Krank.
- Les worgen ont envoyé un rapport aussi. Gol’shar l’a lu - ils ont repéré vos poursuivants dans la Forêt des Pins Argentés.
Évidemment. Elvyr et ses camarades n’allaient pas rester sur la touche après qu’on leur ait substitué l’ingénieur sans qu’ils ne puissent faire quoi que ce soit. Maintenant il pouvait accéder aux paramètres les plus subtils du Vortex. En plus de ça, la perte de Mordoeil, qui les avait trahis pour rejoindre son frère, puis la mort de Noscera (il ne manquerait plus qu’on le tienne pour responsable alors qu’il avait insisté qu’elle n’aille pas chercher Elvyr inutilement) devaient les motiver à réclamer vengeance.
- Ils vont savoir que nous sommes dans la région à cause de Viulia, murmura Sanglune.
- Krank, toi et la Matriarche vous occuperez d’organiser la défense de la ville. Je vais avoir besoin de temps pour reprogrammer le Vortex.
L’ogre s’en alla, accompagné de deux gardes, laissant le passage à Zendaren et la worgen. Ils allèrent trouver le gnome, qui était attaché à l’intérieur. L’ingénieur pleurait amèrement et était complètement terrifié. Ses yeux s’agrandirent de frayeur quand il les vit approcher.
- Je vous en supplie, ne me torturez pas ! cria-t-il. Je ne peux rien vous dire du tout !
- Ce ne sera pas nécessaire, répondit calmement le prêtre. En revanche, si vous voulez bien ouvrir votre esprit quelques minutes...
Sans crier gare, Zendaren saisit la tête du gnome entre ses mains squelettiques, laissant la Lumière dans son âme faire place aux ombres de son esprit. Il ferma les yeux, plongeant dans la conscience de Scapetis qui se débattit.
Ce n’était pas véritablement aisé de tracer un chemin à travers la mémoire de l’ingénieur. Déjà il opposait une résistance très tenace à ses tentatives d’accéder à ses informations sur le Vortex, mais le véritable problème reposait surtout dans la structure de son esprit : Zendaren n’avait jamais fait l’expérience d’une conscience de gnome. C’était nouveau, déconcertant, très scientifique et savant, mais avec une étincelle de chaos qui venait mettre le tout dans un désordre très étrange.
Néanmoins, dès lors qu’il avait compris comment marchait cet esprit si particulier, il sut trouver le bon accès. Ce qu’il découvrit sur le Vortex, ses origines, les matériaux employés, le fit frémir à l’intérieur. C’était tellement vicieux et méprisable, et pourtant un assemblage perfectionné et soigné dans le but de tuer - l’impression qu’il en avait eue après avoir vu pour la première fois l’engin. Il détestait ce qu’il voyait, mais il regardait tout, assimilait la moindre note faîte dans la conscience du gnome, celles oubliées dans son subconscient.
Enfin, il avait trouvé tout ce qu’il cherchait. Mais il n’en avait pas fini avec le gnome. Après tout ce qu’il avait vu, il comprenait l’état d’angoisse et de terreur permanent de Scapetis Lectronum : comment vivre avec tout ce qu’il avait d’imprégné dans sa conscience ? Alors qu’il revenait vers son propre sanctuaire, Zendaren veilla à anéantir tout ce qui se trouvait sur son passage, malgré la résistance du gnome, qui semblait cependant s’affaiblir à mesure que sa mémoire était détruite. C’était le moins qu’il pouvait faire pour ce pauvre ingénieur qui avait été tant malmené par le passé.
Quand il revint dans le monde matériel, il vacilla un peu à cause de l’effort. Sanglune vint immédiatement le soutenir. Elle regarda cependant le gnome, qui avait sombré dans l’inconscience.
- Il est mort ? fit-elle, surprise.
- Non. Mais quand il se réveillera, le fardeau qu’il portait aura disparu de sa mémoire, ainsi que son identité.
Sanglune hocha la tête, une fois de plus impressionnée par les capacités mentales du mort-vivant. Elle détacha le gnome, maintenant qu’ils n’avaient plus besoin de le retenir, et l’emmena avec eux tandis qu’il restait évanoui. Comme ils sortaient, un lieutenant des Vengeurs approcha Zendaren.
- On la tient, dit-il simplement.
Zendaren eut un léger sourire en dépit de sa mâchoire reconstruite. Peu importe l’issue de son projet, ses arrières et celles de ses alliés étaient maintenant protégées.

[Pdv M] Quand le portail se referma sur nos camarades, je relâchai la pression et soupirai. Je ne m’étais pas attendue à ressentir tant d’empathie et d’angoisse pour Elvyr, et c’était douloureux.
Je fis volte-face vers les autres. Luntra tenait debout ; de la hanche à la cheville gauches, un film brillant semblait l’envelopper. De l’eau, compris-je aux reflets. En tout cas, c’était efficace : elle marchait sans aide, et Tylna en semblait contente.
-Tout le monde peut se déplacer ? demanda Lædera.
Tylna passa immédiatement sous une forme féline – histoire qu’on ne lui demande pas encore une qu’elle maîtrisait moins bien sans doute – et Genshan invoqua sa monture, invitant Viulia à y monter avec lui. Les autres s’arrangèrent rapidement également, et bientôt je fus une des seules encore debout sur deux jambes.
-Il va quand même falloir que je me prenne une monture à moi un de ces jours, grognai-je, agacée.
-Avec tout ce temps passé à Fossoyeuse, fallait en profiter et t’acheter un cheval-squelette ma grande, me taquina Tylna.
Je grimaçai. Les chevaux-squelettes me mettaient un peu mal à l’aise. Lillenta, montée sur une bête que je n’avais jamais vue – un grand félin aux yeux d’un bleu lumineux et finement harnaché – tourna la tête vers moi, puis descendit de sa monture.
-Tu as déjà monté un félin ? me demanda-t-elle calmement.
Je secouai négativement la tête, méfiante. Elle tendit la main droite vers son familier qui approcha et profita d’une caresse en me regardant.
-Tu vas monter Tempête.
J’écarquillai les yeux. Le félin fronça le museau et émit un ronronnement modulé – pas un grondement, heureusement. Lillenta frotta ses oreilles sur son crâne pour l’apaiser.
-Tu ne risques rien et il est amplement assez rapide. Il peut me porter sur de longues distances sans problèmes, alors un poids plume comme toi…
Elle m’offrit un sourire et encouragea d’un geste son familier à avancer vers moi. Je montai dessus ; où m’accrocher ? Il apprécierait sans doute peu que je m’agrippe à sa fourrure.
-Le secret, c’est les jambes, m’apprit Lillenta. Serre avec les genoux. Voilà. Cale tes pieds ici et reste souple à ce niveau-là. Un félin se coule naturellement dans le terrain, tu vas à peine sentir la route par rapport à la démarche d’un cheval.
Pourquoi me parlait-elle comme ça, avec toute cette bienveillance, alors qu’elle ne me connaissait pas ? Fallait-il que je me méfie d’elle ? Non, ou alors je remettais en question le jugement de beaucoup de personnes que je pensais désormais dignes de confiance…
Elle sauta de nouveau sur sa monture et ajouta avec malice :
-Ah, et s’il s’immobilise d’un coup comme s’il avait repéré une proie, accroche-toi !
Je déglutis. Je n’osais pas tenter de guider Tempête ; ce n’était pas comme avec un animal ordinaire ; il paraissait trop fier ou intelligent. Pourtant, devinant peut-être la peur que je dissimulais, il se mit à ronronner et à cesser de s’agiter. D’une pression des genoux, je le fis avancer et posai mes mains près de son encolure. Il enclencha le galop au même moment que les autres quand Miyon eut confirmé la direction à prendre.
C’était grisant. J’entendais à peine les grandes pattes frapper régulièrement le chemin, et le caractère joueur du félin m’amena à dépasser régulièrement les autres avant de ralentir. Il allait souvent courir près de sa maîtresse, ce à quoi je ne cherchais pas à m’opposer ; le faucon-pèlerin d’Orionax apprécia par contre peu sa compagnie, et émit un cri d’avertissement assez peu engageant. Je vis Genshan parler avec Viulia et Lædera discuter avec l’elfe de la nuit ; Orionax était aussi silencieux qu’Olondir ou Miyon, et Luntra se débrouilla pour nous obtenir un vent arrière appréciable.

[Pdv Ex] Darkena se tenait accroupie à côté de Reveli. Cette dernière avait presque totalement cessé de respirer, focalisée sur la chapelle devant elles ; la traqueuse restait attentive à la draeneï autant qu’à leur environnement.
-Il devrait être ici… souffla Reveli d’une voix blanche. Ici… Tout près…
Darkena manipula quelque chose sur les lunettes spéciales qu’elle portait, puis hocha légèrement la tête.
-Il y a un humain, des traces toutes fraîches, c’est peut-être lui.
Le Chevalier de la Mort se laissa tomber à genoux. Une ombre se découpa sur le sol de l’entrée de la chapelle. Deux jambes se distinguèrent, et puis un torse, un homme enfin, qui s’adossa contre un pilier, perdu dans ses pensées. Il releva la tête et son regard balaya les quelques personnes autour de lui, sans percevoir les deux femmes cachées plus loin.
Ses yeux étaient d’un bleu sombre particulier, qui avait sans doute brillé à une époque. Il était grand, loin d’être vieux ; et pourtant quelque chose alourdissait ses épaules, comme du désespoir ou de l’amertume.
Ces yeux-là… C’était déconcertant d’avoir à quelques mètres le modèle d’une vision qui l’avait hantée toutes ces années. Incongru, inattendu, brusque presque – mais avec la familiarité étrange du visage humain, changé mais encore si reconnaissable, vint une foule de choses qu’elle encaissa dans un silence parfait.
Comment avait-elle pu l’oublier ne serait-ce qu’une seconde ?
Hadrian. Un homme, un humain – une confiance immédiate, une entente que ses parents avaient bien du mal à comprendre.
En l’espace de quelques instants – très courts ou infinis peut-être – tout fut de nouveau en place. C’était là. Ses rires quand il tentait de la faire danser avec lui complétaient ce vide entre l’atterrissage catastrophique de l’Exodar et les plaines glacées du Norfendre.
Elle n’avait que quelques pas à faire pour lui dire qu’elle était là… A quelques pas de cette chapelle où Darkena l’avait retrouvé d’après les informations de Zendaren… La chapelle… La Lumière.
Elle ne profanerait pas encore une fois la Lumière en s’avançant dans un de ses sanctuaires. Et ce conte impossible avec lui avait pris fin avec sa propre mort.
-C’est fini… murmura Reveli, des larmes roulant sur ses joues ; c’est fini…
Toute la souffrance qu’elle portait en permanence sur ses épaules, ce cauchemar, prenaient fin – le réveil était proche. Elle se tourna vers Darkena qui restait de marbre et lui prit les mains.
-Avertis Acherus que leur sœur va être libre…
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