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 Chapitre 37 : Le poids de la non-mort

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Lil
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Lil


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Feuille de personnage
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MessageSujet: Chapitre 37 : Le poids de la non-mort   Chapitre 37 : Le poids de la non-mort EmptyMer 7 Oct - 9:06

[Pdv E] Notre entrée soudaine dans Acherus rompit la routine de mes frères et sœurs dans la mort, qui furent bien surpris de voir débarquer avec moi autant d’étrangers à notre ordre. La même elfe de sang qui nous avait reçus la dernière fois s’occupa à nouveau de nous conduire vers Mograine.
- V’là Elvyr et sa bande qui reviennent chef ! annonça-t-elle bruyamment.
- Cela fait presque un mois depuis la dernière fois, me dit le Généralissime en congédiant l’elfe d’un geste. Quelles nouvelles t’amènent maintenant... et où est passée Reveli d’ailleurs ?
- Zendaren a toutes les pièces pour paramétrer le Vortex afin d’en faire une arme contre les morts-vivants uniquement. Il a toute une armée avec lui, dont nous ignorons l’ampleur exacte, mais avec à peine vingt champions nous ne serons peut-être pas de taille. Reveli nous a d’ailleurs quittés... C’est son histoire avec son ancien fiancé.
- Ah, fit-il simplement en réaction au sort de Reveli.
- Mince, comment on va remplir nos quotas de draeneï chez nous maintenant ? grommela l’elfe qui restait malgré tout dans le coin pour écouter.
- Je ne t’ai pas sonnée toi, va plutôt rallier autant de nos frères que tu peux et leur dire qu’il y a une urgence ! répliqua Mograine.
- Merci, dis-je en comprenant qu’il acceptait de nous aider.
Je m’occupais de lui expliquer le plan que nous allions suivre, ma sœur, Melrenna et le reste de nos camarades qui devaient aller sur les traces des Vengeurs et découvrir leur emplacement, avant de préparer une tête de pont nous permettant de les rejoindre. Deux jours entiers devaient leur suffire pour atteindre Alterac, quant au temps qu’ils devraient prendre pour déterminer la planque du mort-vivant et de ses alliés... nous leur donnions encore un jour - de toutes façons, Melrenna, Miyon et Reg’jin étaient de très bons traqueurs, et Lillenta aussi.
Comme rassembler suffisamment de volontaires parmi notre ordre allait nécessiter d’utiliser ces journées-là, il allait falloir que moi et mes camarades restent dans les parages et être prêts à repartir aussi vite que possible. Un Chevalier proposa aux non-habitués d’Acherus de coucher dans les ruines de la Nouvelle-Avalon, vu qu’ils ne pouvaient quand même pas dormir dans la nécropole et la Chapelle de l’Espoir de la Lumière était loin. Ils acceptèrent, vu les conditions.
J’essayai de ne pas trop m’inquiéter pour Læ, Melrenna et les autres qui étaient séparés de nous. Ils étaient bien plus nombreux que de notre côté, et certainement sur leurs gardes, mais comment savoir combien d’alliés Zendaren avait-il réussi à accumuler pendant cette traque ? Et bien évidemment, à peine l’entrevue avec Mograine fut-elle terminée et mes compagnons installés dans une maison en ruines (dans laquelle il fallut faire la guerre contre les rats et les araignées qui y avaient établi leur repaire) j’eus droit à la discussion obligatoire avec Lanval, toujours au sujet de Lillenta, de mes “sentiments”...
- Dis-moi, Elvyr, je n’ai pas pu m’empêcher de noter que tu n’as pas dit un seul mot à Lillenta lorsqu’elle est arrivée...
- Très perspicace, marmonnai-je.
- Non mais vraiment, pas un seul. Bon, c’est vrai que tu n’allais pas lui faire un grand sourire juste quand ton ex venait de mourir, mais tout de même... Pour toi ça rend Lil’ invisible tout à coup ? Je ne trouve pas ça normal.
- Pourquoi pas ?
- Tu ne l’aimes plus maintenant ?
Ses remarques me replongeaient dans cet état d’agacement qui pouvait vite dégénérer chez moi. Comment faire comprendre à ces gens, ces vivants, que je n’en avais plus rien à faire des histoires de cœur, ce n’était tout simplement plus de mon univers !
- Regarde-moi bien, et objectivement pour une fois ! m’exclamai-je. Qu’est-ce que tu vois ?
- Elvyr Corberis, le frère chéri de Læ, pour qui elle m’a emmené jusqu’en plein milieu d’un village de la Horde afin de le retrouver, et également le demi-elfe dont ma meilleure amie est follement amoureuse - même si elle est trop fière pour l’admettre.
- Et ? insistai-je en essayant de ne pas m’énerver sur ce coup-ci.
- Un Chevalier de la mort, un guerrier fier et têtu qui se laisse noyer dans son passé noir lié au Roi-Liche et refuse d’admettre que...
- Maudit, mutilé et transformé en monstre par un psychopathe dans un seul but : être un porteur de mort et de malédiction, avec ou sans le Roi-Liche. Ne joue pas à ce jeu avec moi Lanval, peu m’importe si tu es le petit-ami de ma sœur, le meilleur ami de Lillenta - tu regardes cette affaire du mauvais côté. Tu ne prends pas du tout en compte ce que je suis vraiment, tu ne sais même pas ce qui m’est arrivé pour que j’en sois là. Si tu avais traversé ne serait-ce que le tiers de ce qu’on m’a fait subir, toi aussi tu te dirais qu’envisager une romance avec une elfe de la nuit comme Lillenta n’est pas la meilleure des choses à faire dans ton état.
- Et bien dans ce cas, éclaircis ma lanterne !
- Très bien, Lanval ! Tu feras de bons cauchemars dans ce cas !
Son impertinence était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase, et je lui sortis tout. Exactement tout ce que j’avais vécu depuis ma capture et mon emprisonnement à Aldur’thar. Les tortures infligées par Tirash’kor, les modifications abominablement douloureuses qu’il m’avait infligé. J’étais trop maigre, trop petit pour être un Chevalier de la mort convenable, et lui ne voulait pas faire autre chose de moi, celui qui l’avait empêché de mettre la main sur un tauren maniant une magie sacrée, rareté à l’époque : il avait utilisé trois autres demi-elfes comme sujet d’expérience, juste sous mes yeux, à tester diverses manières de changer la structure de mon corps, faire ressortir ces traits hérités de mes ascendants vrykuls - et quand il l’avait enfin trouvée au prix de ces trois vies, sa formule de malheur, il s’était empressé de me l’administrer, et de faire de moi un monstre.
Avant même de mourir, j’avais déjà perdu ma véritable nature, on m’avait déjà modifié à des fins militaires, doté d’une meilleure musculature et d’une taille capable d’atteindre celle d’une elfe de la nuit comme Lillenta. Voilà l’homme dont elle était tombée amoureuse : un rat de laboratoire, une expérience bafouant toutes les lois de la nature, aussi terrible et infâme que celle que Sanglune et ses congénères avait traversée avant d’être convertis en morts-vivants comme moi. Lanval avait l’air horrifié.
- Est-ce que ça rentre mieux comme ça ? demandai-je plus agressivement. Est-ce que je suis vraiment l’homme idéal pour Lillenta ? Un bâtard d’humain et de quel’dorei, un monstre transformé jusqu’à la souche, une aberration morte-vivante, même pas capable de garder son calme ? C’est ça qu’elle désire, c’est ça qui est le mieux pour elle ?! Certainement pas ! Maintenant je ne veux plus en entendre parler du tout, je ne suis pas un être vivant, je n’ai pas besoin d’une vie amoureuse parce que je n’en ai plus rien à faire !
Sans même attendre de réponse de sa part, je lui tournai le dos afin de rejoindre la forteresse. Si après ça il n’avait toujours pas compris…
 
[Pdv M] Je réclamai une pause bien plus tôt que d’ordinaire, avant que le soleil ne se couche. Avec les blessés et le combat livré encore récemment, autant éviter de forcer pour rejoindre Alterac. Je regrettais que la tante de Naëlis ne soit plus là pour faire accélérer nos montures.
Tylna reprit forme humanoïde dès que nous eûmes trouvé un endroit correct pour dormir quelques heures. En la voyant ne pas ménager ses efforts pour aider les plus fatigués ou souffrants à aller mieux, je la regardai un peu différemment. J’avais toujours vu Tylna comme une trollesse intelligente, maîtresse dans les préparations dont je me servais, sans réaliser comme elle pouvait se sacrifier quand des camarades avaient besoin d’elle.
-Ça s’appelle la Horde, lâcha une voix dans mon dos.
Reg’Jin s’assit à côté de moi et planta une de ses haches dans le sol, gardant l’autre dans son harnais. J’enroulai mes bras autour de mes genoux, profitant du calme relatif.
-Reg… Je peux te poser une question ?
Le lanceur de haches émit un grognement peu encourageant.
-Je crois savoir la question, ma grande.
-Tout le monde se la pose.
Il resta silencieux un assez long moment ; je n’insistai pas.
-Y’a des années de ça… J’étais plus jeune que toi… Les humains, ils commençaient à envahir le coin. Moi, j’étais pas du tout un lanceur de haches ; mon arme, c’était l’arc, et mon familier… c’était un beau raptor, rouge comme ton sang.
Reg’Jin ne fixait plus l’horizon comme moi ; il semblait fixer une scène que seul lui pouvait voir.
-Avec deux amis, on allait au village voisin quand on s’est fait attaqués. J’ai été le seul à m’en sortir. Les ombres dans ma tête, elles s’en iront jamais vraiment. Je peux plus toucher à un arc, sauf si c’est urgent.
Il inspira à fond. Je n’osais plus poser la moindre question, craignant qu’il ne réagisse violemment.
-J’imagine que tu ne peux plus voir les humains.
Il me sourit, ses défenses élargissant encore le geste.
-En général, non. Mais…
-Mais il y a une exception, compléta la voix de Luntra qui arrivait sur ma droite. Et tu devrais t’en méfier.
-Ça va, Luntra. C’est mes affaires.
-Elle fait partie de l’Alliance ! Elle est même dans l’armée ! Ses chefs ont fait tuer les tiens !
-Et si tu m’aidais à dresser le camp, Reg ? demandai-je en haussant bien le ton pour couper court à la dispute naissante.
Ce fut assez rapide ; la viande ne fut pas bien longue à trouver et le feu fut rapidement fait. Je me mis vite d’accord avec les autres pour instaurer un tour de garde. Luntra s’allongea en soufflant pour évacuer la douleur de sa jambe ; Lillenta ne garda sur elle que du cuir et du tissu, de quoi couvrir moins de la moitié de son corps. Je cillai, pas vraiment habituée, tandis qu’elle se calait confortablement contre son énorme panthère.
-Habituel chez elle, me dit Lædera en s’asseyant près de moi. On devrait arriver dans le coin demain soir, et là il faudra commencer à traquer l’endroit où ils se cachent.
-Dis-moi, Læ… Elvyr ne… enfin…
Je n’arrivai pas à finir ma phrase. L’inquiétude dans mon regard dut parler pour moi ; la sœur de mon frère d’armes soupira.
-Non, ce n’est pas la joie, c’est le moins qu’on puisse dire.
Je détestais l’idée qu’il puisse aller si mal. Je déglutis, pour tenter d’avoir la gorge moins serrée, sans réussir.
-Je lui ai promis que je chercherais une solution, finit par lâcher Lædera à voix basse en regardant le feu de camp. Il y a forcément une solution pour le ramener à la vie – chaque extrême a toujours un opposé, même la non-mort.
Je la regardai, éberluée.
-Tu vas te lancer là-dedans ?
-Et comment !
-Si tu as besoin d’un coup de main, je serai là.
Dans mon dos, je perçus un mouvement ; Genshan, le plus proche de nous, se relevait. Je lui laissai ma place au cas où qu’il souhaite parler avec la démoniste et allai m’allonger.
 
[Pdv Ex] Lædera dévisagea Genshan avec curiosité. C’était bien la première fois que le tauren venait la voir d’emblée, d’habitude il restait plus avec son frère et Viulia, même si cela ne voulait pas dire qu’il lui était hostile ; pour quelqu’un capable d’être le meilleur ami d’un phénomène tel que Mordaelan, il devait avoir un seuil de tolérance très élevé.
- J’ai entendu ce que tu viens de dire, dit-il en s’asseyant près d’elle.
- Tu penses que c’est une folie ? De toutes façons c’est ma spécialité de chercher des solutions complètement dingue.
Elle ne sortit pas le “même si ça me retombe souvent dessus” qui devait venir après. Pas question de renforcer cette idée que l’état d’Elvyr était irréversible... tant qu’elle n’aurait aucune preuve certifiée par les Titans eux-mêmes. Et encore, il devait bien y avoir une autorité supérieure à ceux-là.
- Il y a peut-être une dernière chance, murmura Genshan. Mais ce serait extrêmement risqué, et on n’est même pas certains du résultat.
- Qu’est-ce que ça serait ? demanda Lædera, toute ouïe.
- Dans la jungle de Krasarang, en Pandarie... À côté de l’endroit où nous nous sommes écrasés, en fait. Il y a des bassins magiques capables de rendre la vie.
- Et bien qu’est-ce qu’on attend ?! ... Enfin, quel est le prix à payer ?
- Une vie. Mais quel genre de vie, c’est la question. Dans deux cas enregistrés où les eaux ont permis de redonner la vie, un parent s’est sacrifié pour sauver la vie d’un enfant... une fois volontairement, une autre par accident. Peut-être que quelqu’un de la lignée doit se sacrifier, peut-être que n’importe qui peut le faire. Suite à cela, bien peu ont osé retourner auprès de la source. Et il reste la question de savoir si ça peut marcher sur un mort-vivant qui est décédé depuis des années et restaurer son corps comme il était auparavant. Prend surtout en compte que l’état actuel d’Elvyr est particulier et artificiel.
La démoniste réfléchit aux paroles du tauren. Cette perspective restait extrêmement intéressante, et elle était certaine que dès que cette histoire serait finie, il lui faudrait faire des recherches. Après tout, toucher au domaine des malédictions et grands interdits n’allait pas lui faire peur, et Elvyr en avait énormément besoin.
 
[Pdv E] La nuit passa lentement après que j’aie laissé Lanval en bas avec les autres. Je vis des frères d’arme revenir à la nécropole au fur et à mesure, répondant à l’appel par désir de servir la Lame d’Ébène ou simplement pour en découdre avec quelqu’un et passer le temps. Nous allions être assez nombreux lors de la bataille à venir, avec en plus une armée constituée essentiellement de tueurs-nés. Il fallait juste espérer que Zendaren n’aie pas encore réussi à programmer son engin infernal, car nous y serions tous vulnérables.
Je vis tout à coup Darkena revenir, en compagnie d’un humain. Cet homme avait l’air complètement dévasté par un profond chagrin au point que son apparence était totalement délabrée, même si quelque chose laissait penser que bien longtemps auparavant il avait été plus reluisant que cela. Après m’être demandé ce que ce vivant faisait là, surtout avec Darkena, je finis par soupçonner de quoi il s’agissait.
- Reveli est allée à Shattrath, m’annonça Darkena. Voici Hadrian, son fiancé.
- Elle m’a dit que vous alliez terminer le combat auquel elle a participé..., murmura l’humain d’une voix faible en montrant l’elfe morte-vivante. Si je peux vous être d’une quelconque utilité, si vous avez besoin d’un bouclier humain...
Ah, un amoureux désespéré qui voulait se suicider pour avoir perdu un être aimé. Ça changeait, tiens. Je n’étais pas certain que Reveli serait contente que l’on laisse son fiancé se faire tuer parce qu’il le demandait, cependant.
- La vie humaine n’est déjà pas assez longue, comparée à celle d’une draeneï, et bien trop de gens la perdent de façon injuste dans ce monde. Si tu veux vraiment jeter la tienne aux ordures parce que ta romance a pris fin trop abruptement, libre à toi, ce n’est pas mon problème. J’espère que ton histoire plaira au moins aux milliards de gens morts prématurément que tu retrouveras dans la mort.
Je laissai Darkena l’amener en bas, pendant qu’elle me jetait des regards intrigués,  prêtant à peine attention à la réaction d’Hadrian, qui m’intéressait bien peu sur le moment. J’aurais pu donner n’importe quoi pour qu’on cesse de me jeter des affaires d’amour à la figure pendant tout le reste de l’année !
- Elvyr ! m’appela soudainement Mak’tor avec un air urgent. Reveli est avec vous ? Et qu’est-ce que ce type fait là ?!
Mon frère de la mort arrivait, seul, un air presque inquiet sur le visage. Même s’il le cachait assez bien, je voyais qu’il se souciait de ce qui arrivait en ce moment à notre sœur draeneï. Fallait-il lui dire qu’elle partait ? Je me dis que pour le moment il valait mieux éviter de le déconcentrer avec cette histoire, surtout s’il allait nous aider contre Zendaren. En plus son attitude envers Reveli me rendait méfiant ; encore plus le fait qu’il ait remarqué spécialement Hadrian plutôt que l’elfe de sang morte-vivante qui l’accompagnait.
- Elle va bien, ne t’en fais pas. Nous nous sommes séparés en deux groupes pour couvrir plus de terrain...
- D’accord, fit-il simplement avant de repartir là d’où il venait.
Une chance pour moi qu’il n’ait pas cherché à avoir une précision absolue sur le sujet.
 
[Pdv M] Je resserrai ma couverture de fourrure autour de moi en regardant le soleil se lever lentement. Tous les autres dormaient ; je les réveillerais dans quelques minutes. Sauf Tempête ceci dit, qui me fixait pendant que j’allais et venais.
Je vérifiai machinalement mes dagues et mes bourses de poison. J’avais vu Tylna ramasser en douce des composants ici ou là dans le manoir de Zendaren, elle allait encore fabriquer quelque chose, pour sûr…
Zendaren… Décidément, je n’arrivais pas à le comprendre. Il était déterminé, mais pas impitoyable ; en colère contre Sylvanas, mais pas aveuglé par sa rage. C’était dangereux, comme ennemi. Je songeai aussi un moment à mes camarades qui avaient filé à Acherus, puis mes pensées s’orientèrent vers Claria. Je n’avais pas eu l’occasion de réfléchir à sa perte et ma gorge se noua. J’avais réellement apprécié l’esprit. Elle était discrète, généreuse, un sens du sacrifice et du don de soi qui confinait à la témérité. Elle méritait son repos, mais les circonstances dans lesquelles il lui avait été donné restaient horribles.
Finalement, je ne tins plus à rester là sans agir et commençai à réveiller les autres. Tylna me demanda de laisser encore un peu de repos à Luntra, qui en avait besoin ; Genshan ne se résolut pas non plus à réveiller de suite Viulia, dont les traits s’étaient un peu apaisés dans le sommeil. Mais moins d’une heure plus tard, tout le monde était debout et les bêtes harnachées – enfin, sauf Tempête, bien sûr, qui me laissa cette fois grimper sur son dos sans rechigner.
La chevauchée reprit. J’avais une assise des plus confortables, mais le paysage ne suffisait pas à ramener un peu de clarté dans mes pensées. Il allait falloir affronter un mort-vivant des plus coriaces et intelligents, qui aurait très certainement des alliés… Nous ne serions pas seuls, mais arriverions-nous à l’empêcher d’employer ce Vortex ?
-Lindhe me manque, des fois, lâchai-je à l’intention de Tylna qui ne pouvait bien sûr pas me répondre.
Devant moi, le sabre-tempête de Lillenta fut arrêté d’une secousse brusque, obligeant Reg et Genshan à s’arrêter également.
-Quel nom as-tu dit ? s’exclama l’elfe de la nuit.
Je la fixai et fronçai les sourcils.
-Lindhe, une Réprouvée démoniste. Tu la connais ?
Ses mâchoires se serrèrent un instant, puis elle fit simplement remarquer qu’il faudrait repartir si nous voulions arriver avant la nuit. Ce ne fut que lorsque nous fîmes une pause pour reposer les bêtes et manger un morceau que j’eus mon explication.
-Je ne connais pas vraiment personnellement Lindhe Lombreon, mais je connais sa fille, dit Lillenta à voix basse en s’agenouillant à côté de moi.
-Sa… sa fille, répétai-je après un silence abasourdi.
-Leindhe, une adolescente. Sa mère a pris soin d’elle jusque dans la non-mort, puis a rejoint les rangs de ses semblables, condamnant sa fille à voyager seule dans le sud. Elle en a été profondément marquée.
Elle soupira.
-Je ne suis pas du tout une bonne représentante de mon peuple… Mais pour ce qui est des enfants, si ; je peine à concevoir qu’on abandonne le sien ainsi.
-Lindhe ne m’a pas abandonnée, moi, dis-je avant de réaliser ce que j’articulais. Enfin, elle m’a fichu dehors sans explications, mais depuis, j’ai compris. Ces gens que tu vois, ce groupe… je ne suis plus vraiment la même, mais dans un bon sens. Lindhe m’empêchait de couler après ce que j’avais vécu, vous, vous me sortez carrément de l’eau.
Elle me dévisagea un moment, mais ne m’interrogea pas sur mon passé.
-Tu crois que l’appeler pour de l’aide serait une bonne idée ? intervint Tylna, soucieuse.
-Elle est réellement puissante, tu sais.
Lædera, plus loin, hocha la tête ; les autres commencèrent à m’écouter également.
-Mais il faudrait éviter qu’elle ne se ramène de façon officielle. Avec d’autres. Et n’oublions pas qu’à tout moment Sylvanas peut voir à travers ses yeux… Il faut être extrêmement prudent.
-On va déjà traquer Zendaren, lança Miyon. On pourra ensuite en parler avec les autres quand on les aura retrouvés, avant de lancer une attaque.
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