[Pdv E] Nous devions être assez chanceux vu que depuis que le camp avait été établi pour notre petite armée, les alliés de Zendaren n’étaient pas encore venus nous chercher querelle. En attendant que Lindhe arrive nous rejoindre (seule, évidemment), je laissai à Iriveni le soin de préparer notre plan. S’il y avait bien une personne à qui cette responsabilité incombait, c’était à une femme de l’armée. Et effectivement, la réprouvée avait les capacités de nous trouver un moyen de nous permettre de passer les portes. Fixant attentivement le schéma dressé par Naëlis, elle réfléchissait intensément.
- Zendaren est un très bon stratège également, dit-elle, et il est hautement probable que ses éclaireurs nous aient déjà repérés avec nos renforts.
- Des risques qu’ils nous attaquent ?
- Mineurs. Il perdrait des hommes en quittant un terrain sur lequel il a l’avantage, et affaiblirait ses défenses. S’il doit extirper les renseignements de l’ingénieur puis modifier le Vortex, tout ce dont il aura besoin ce sera de temps. Donc je peux déterminer qu’ils vont être complètement en mode défensif.
- En plus ils sont sur une surface élevée donc l’ascension peut être ralentie, acquiesça Miyon.
- Très juste. Le proto-drake pourrait nous être utile, mais je ne pense pas qu’il pourra faire tout le travail tout seul... Il serait trop vulnérable aussi.
- Ce qui est très embêtant, rajouta Lædera, c’est qu’il a déjà vu la plupart d’entre nous en pleine action, et quand ce n’est pas lui ce sont ses camarades qui s’en sont occupé. À mon avis il doit être capable de prévoir ce que nous risquons de faire pour le mettre en échec.
- Il ne connaît pas assez Orionax ni Lillenta, releva Melrenna. Et pour moi, j’ai peut-être une chance de le surprendre.
Je pouvais bien imaginer le réprouvé en train de préparer sa propre stratégie juste au-dessus de nous, réfléchir à la meilleure façon de nous empêcher de l’atteindre avant que son arme ne soit finalisée. C’était tellement moins dangereux d’affronter les fanatiques arrogants du Culte à côté, eux qui n’avaient pratiquement pas de cerveau.
- Mais moi je le connais très bien, mon pote Zendaren, rit Mordaelan. Et s’il y a un truc qui va vraiment le déconcerter, ce sera de faire absolument n’importe quoi.
Nous regardâmes le mort-vivant. J’étais quelque part sceptique, comme toujours, lorsqu’il parla d’agir de façon complètement chaotique et imprévisible, mais également cela prenait son sens. Quoi de mieux pour affronter un opposant qui se basait uniquement sur la raison et la logique en le surprenant en faisant tout le contraire, après tout ?
- Et donc tu proposes de charger dans le tas ? demanda Iriveni avec un petit sourire.
- Oui, mais pas trop n’importe comment non plus, vu qu’on a des gens dans les parages qui pourraient découper leurs alliés autant que les ennemis. N’est-ce pas Galeo ?
- Maintenant que j’y pense, intervins-je, pourquoi ne pas les attaquer à la fois au sol et depuis les airs ? Mordaelan est un puissant démoniste qui sait invoquer des pluies d’infernaux... et avec lui, je pense que Lædera pourrait reproduire un sort similaire. Avec Greiskar en renfort, nous pourrions détruire leur cohésion pendant que l’on avance dans la ville.
- Oh, je vois ! s’exclama-t-elle.
Tant qu’à faire irruption dans la ville de façon la plus chaotique qui soit, pourquoi ne pas leur donner deux ennemis à combattre en même temps. Les deux démonistes s’occuperaient d’invoquer le feu du ciel - façon de parler - sur la tête de nos ennemis, puis avec nos propres pouvoirs nécromantiques de Chevaliers de la mort nous pourrions relever des serviteurs pour servir de chair à canon aux portes, le temps que le gros de nos forces puisse passer ; heureusement que pour nous, il y avait plein de restes dissimulés par la neige du royaume d’Alterac.
- Cela devrait marcher, tant que l’on fonctionne bien comme un groupe à part, acquiesça Iriveni. Ne vous occupez pas des infernaux tant qu’ils ne vous attaquent pas, essayez au mieux de les rediriger sur les Vengeurs. Si vous trouvez Zendaren et le Vortex, signalez-le au reste, et nous accourrons à votre aide. Si le proto-drake est capable de faire la différence entre son maître, ses alliés, et les ennemis, ce serait parfait.
Je savais que nous avions bien fait de nous tourner vers mes frères. La chute d’Arthas n’avait rien changé à notre potentiel de dévastation lorsque nous étions tous groupés, quasiment intuables avec nos pouvoirs. Et il n’était pas question de se retenir dans le carnage sanglant par question de bienséance pour nos camarades vivants, encore moins lorsque notre survie même était en jeu à cause du Vortex.
[Pdv M] –Combien de temps penses-tu que Lindhe mettra à venir ? demandai-je à Lædera en vérifiant les rainures sur mes armes.
-Pas très longtemps normalement. J’ai joint de quoi l’aider à venir à l’aide d’un portail. On pourra y aller dès qu’elle sera là…
Je hochai la tête et fis quelque pas pour rejoindre Naëlis, qui ne chômait pas ; elle enchantait plusieurs pièces d’armure et préparait des sorts, en révisant même rapidement quelques-uns pour les plus complexes. Une aura arcanique électrifiait l’air autour d’elle.
-Je peux quelque chose pour toi, Mel ? me lança-t-elle avec un grand sourire.
-Pour mes lames, si tu veux bien.
-Pas de souci, je m’occupe de ça. Mets-les là, veux-tu ? Je te les rends dans dix minutes.
-Merci, Naël, répondis-je avant de me tourner vers Iriveni et Tylna, qui discutaient à voix basse. Tout va bien ?
-Très bien, ma grande, ça va même très très bien, m’affirma la préparatrice avant de se frotter les mains. Tu passeras me voir hein, j’ai de quoi s’amuser. Y’a un composant qui réagira à une présence démoniaque, avec ce que le mort-vivant dingue prépare, on va avoir des feux d’artifice.
Mon mentor se contenta quant à elle de m’adresser un mince sourire, ce que je pris quand même pour un encouragement. Les autres se préparaient également ; Lillenta se taillait deux flèches supplémentaires, Darkena vérifiait que tous ses gadgets fonctionnaient, et Galeo fournissait un mensonge impeccable à Mak’tor sur l’absence de Reveli. Je tressaillis, mais l’elfe affecta de ne pas le voir ; je pleurerais la mort de l’étrange draeneï plus tard. Plus tard… si on ressortait de cette ultime bataille.
Quant à Lanval, il gérait le stress autrement, en lançant pratiquement deux fois plus de plaisanteries que d’habitude. Il avait pourtant mal choisi sa cible, à mon sens, vu qu’il s’en prenait à Orionax. Le grand mage de bataille semblait se contenir de justesse.
-Ça va, pour tenir une arme, ou vous faites venir des orcs à Lune-d’Argent histoire d’apprendre à votre peuple comment faire ?
Pour le coup, le beau worgen dut faire une démonstration d’esquive assez impressionnante, arrachant un commentaire à je ne sais qui sur les saltos. Une flamme embrasa un tronc mort derrière lui et je grimaçai en sentant la chaleur que Luntra apaisa tout de suite en envoyant une vague glacée dessus.
-Mettons les choses au point, worgen, gronda Orionax. Nous sommes un peuple de survivants, impitoyables lorsqu’il s’agit de notre nation et notre sauvegarde, notre logique et notre ruse froides ont forgé une civilisation qui se relèvera malgré tous les cataclysmes du monde, et encore une seule plaisanterie sur un sujet que vous ne connaissez pas et vous aurez la preuve éclatante que je suis un représentant tout à fait digne de mon peuple, EST-CE CLAIR ?
-Très clair, grimaça Lanval en exagérant une mimique de douleur, les mains sur les oreilles.
Je baissai les yeux. Je ne m’apparentais pas au peuple brillant que décrivait Orionax ; Lune-d’Argent était pour moi encore dangereux aujourd’hui, et j’avais assassiné tout lien familial me rattachant aux sin’dorei. Et pourtant… Cette rage de survivre, cet acharnement à se relever quoi qu’il arrive… retrouvaient forcément des échos en moi, malgré que ce soit les réprouvés qui m’aient sauvée lorsque j’étais au bord du gouffre.
Un bruit de bourrasque et un sifflement ténu derrière moi me firent me retourner d’un coup. Je déglutis en identifiant un portail démoniaque en formation et reculai de plusieurs pas. Et je ne fus pas la seule, certains semblant soudain pressés de ne pas trop se faire remarquer, de se fondre dans le paysage…
Quand Lindhe émergea du portail, je me sentis quand même heureuse de la retrouver. J’étais attachée à la démoniste, une reconnaissance qui ne partirait pas, quoi que je fasse par la suite. Je m’inclinai rapidement devant la réprouvée, qui sembla me jauger longuement de haut en bas. Finalement, un sourire très fugace orna ses lèvres, avant qu’elle ne claque son bâton contre le sol.
-Salutations, modula sa voix froide. La missive de Melrenna avait un ton plutôt urgent. Vous êtes nombreux. Où en est votre quête ?
-Il semble que Purgemort ait mis la main sur ce qui lui permettrait de compléter son Vortex. Nous allons le récupérer avec quelques aides, résumai-je.
Je gardai la tête baissée pour ne pas affronter de questions à propos de cette fille qu’elle avait. Je relevai pourtant les yeux à temps pour la voir fixer le beau visage de Lillenta, qui resta parfaitement sereine. Lanval et Tempête semblaient davantage nerveux.
-Je me joindrai à vous puisque cela semble être une bonne idée, lâcha-t-elle finalement. Un plan a-t-il été mis au point ?
[Pdv E] Genshan vint m’avertir que Lindhe était arrivé, et j’allai la voir pendant que quasiment tous les autres Chevaliers de la mort me suivaient, comprenant qu’il allait - enfin - y avoir de l’action. Elle ne devait pas être contente à l’idée que sa fille ait été enlevée ; qu’est-ce que ça serait lorsqu’elle comprendrait que c’était un mensonge. Comme toujours, elle observait, analysait et jugeait derrière les lanières de cuir qui masquaient ses yeux.
- Zendaren est un excellent stratège qui déjà connaît la plupart d’entre nous et a donc de très grandes chances de prévoir quelles tactiques nous allons adopter. Nous avons décidé d’agir dans le chaos complet pour attaquer la ville dans laquelle lui et tous ses alliés se sont réfugiés.
- On va leur balancer une bonne douche d’infernaux sauvages sur la tête avec Læ, ricana Mordaelan.
Lindhe eut l’air incrédule. Elle reformula, son ton montrant bien cet état d’esprit :
- Vous avez l’intention de faire venir des démons en masse et d’affronter Zendaren Purgemort en adoptant une tactique consistant à faire n’importe quoi ?
- C’est notre meilleure chance de le prendre par surprise, acquiesça Iriveni. S’ils ont deux ennemis à affronter en même temps, et qu’on leur laisse l’honneur de s’en occuper, nous pourrons arriver rapidement à Zendaren et détruire le Vortex.
J’ignorai si elle était convaincue, mais c’était notre seule chance d’y arriver sans perdre de temps, et tout le monde était d’accord. Finalement, elle demanda à voir Mordaelan et Lædera, souhaitant les aiguiller pour qu’ils réussissent un sort qui serve à nous donner l’avantage. Pendant qu’elle leur tournait le dos pour qu’ils la suivent à l’écart, ma sœur lui lança un méchant regard noir - elle n’avait pas du tout apprécié qu’elle me réquisitionne pour travailler pour le compte Sylvanas quand je devais aller la retrouver, et ça me fit rire intérieurement.
Dès qu’ils auraient fini, nous pourrions y aller. Pourvu que nous arrivions à temps avant que le Vortex ne puisse être activé.
[Pdv Ex] Mordaelan et Lædera arrivèrent rapidement sur le piton enneigé qui surplombait la ville, guidés par Miyon qui était une excellente montagnarde. La pandarène s’occupa sans souci d’assommer un tireur d’élite qui y était perché, et laissa le passage aux deux démonistes, tout en balayant le secteur en bas du regard : si elle repérait ce traître de Mordoeil, elle lui tomberait dessus aussitôt. Elle aperçut au loin Greiskar qui était perché sur un pic, attendant que la tempête se déchaîne sur la ville pour attaquer, comme son maître demi-elfe lui avait ordonné... elle adorerait avoir un animal aussi intelligent.
Le réprouvé et l’humaine préparaient leurs composants respectifs pour le sort qu’ils allaient lancer, en ajoutant celui que Tylna leur avait donné. Ils se remémoraient ce que Lindhe leur avait conseillé pour que rien ne dévie trop, puis finalement ils étaient prêts. La seule crainte que Lædera pouvait avoir était de créer accidentellement une faille plus importante que ce qu’ils souhaitaient, et de laisser passer des démons bien plus gros et encore plus ingérables qu’une armée d’infernaux.
Pendant qu’elle travaillait attentivement pour garder les sorts de Mordaelan sous contrôle et orienter les flux comme ils le cherchaient, celui-ci laissait libre cours à sa magie folle pour attirer les créatures de roche infernale là où il le voulait. Enfin, ils sentirent un contact puissant se créer, et ouvrirent le passage aux infernaux qui avaient été appelés.
Le ciel d’hiver d’un gris pâle commença à s’assombrir pendant que l’atmosphère se teintait de noir et que des éclairs vert-jaune faisaient irruption dans l’air. Une faille se créa alors au centre des nuages qui surplombaient la ville, laissant échapper un météore démoniaque, puis un autre, et toute une pluie rocheuse s’abattit sur les ruines, chaque impact donnant naissance à un infernal qui partit ravager tout ce qui trouvait sur son passage. L’alarme fut donnée tout de suite après, et ils virent les quelques défenseurs à l’intérieur de la ville paniquer.
- BWAHAHAHAHAHA !!! fit Mordaelan avec un grand rire de fou. Il pleut du feu d’enfer ! Ça brûle, c’est géniaaaaal !!!
- Mordaelan... Du calme, hein ? fit Lædera qui se demandait s’il n’allait pas se transformer en ennemi tellement il avait l’air d’un psychopathe.
- Oh, mais c’est trop drôle ça, ils ne l’avaient même pas prévu j’en suis sûr ! Ohhh, et en plus je suis encore en pleine forme, merci ma grande ! Ha-ha-ha, regarde-moi ça, ils avaient mis le gros de leur défense sur les côtés... Haaaaa ! Et alors ça, c’est un coup de nos Chevaliers ! Ho-ho, cette armée de goules qui leur fonce dessus comme des fourmis, ils vont rien comprendre ! ILS VONT RIEN COMPRENDRE ! HAHAHAHA ! C’est trop drôle !!!
Le mort-vivant était complètement hilare à la vue de toute cette confusion, au point qu’il faillit glisser du piton, même s’il se rétablit assez facilement. Puis il remarqua que Lædera et Miyon le regardaient comme s’il était en train de perdre complètement la boule... ce qui n’était pas loin. Enfin, pas plus que d’habitude.
- Vous en faîtes pas les filles, dit-il un peu plus doucement mais avec un énorme sourire. Je vais pas me transformer en gros monstre qui va invoquer plus de démons et faire venir tonton Sargeras ou je sais pas quel autre grand manitou de la Légion. Si jamais je me repointe devant eux ils vont me tuer et moi je veux profiter de ma seconde vie au max’, ricana-t-il.
- De toutes façons, le jour où tu arriveras à me faire peur sera celui ou tu te comporteras comme un être logique et raisonnable, plaisanta Miyon.
- Ça veut dire quoi, “raisonnable” ? répliqua Mordaelan avec un sourire malicieux.
- Je ne sais pas, suivre tout ce qu’on te dit de faire même si ça revient à te priver de ta liberté et que ça va contre ta personnalité ? ... Oh, nom d’un saurok fétide ! Le voilà !!!
La voleuse venait de remarquer parmi ceux qui luttaient pour défendre la ville sa proie actuelle. Son visage changea radicalement d’expression, de l’amusement elle sembla devenir complètement enragée. Elle pointait du doigt la tour sur laquelle Mordoeil était posté pour tirer sur leurs alliés avec son fusil ; le worgen, Fenrig, son frère, était avec lui pour guider ses balles mortelles. Et évidemment, ils visaient ceux qui étaient vivants.
- Hm... Ça vous dit de faire un peu de vol les filles ? dit le démoniste qui commençait à se changer dans sa forme de démon noir. C’est gratis, et vous serez plus vite dans l’action comme ça !
[Pdv M] Tapie dans les ombres, Iriveni sur ma droite et Lanval plus à gauche, Reg’jin derrière moi et normalement deux des Chevaliers de la Mort pas loin, Luntra à quelques pas… Nous étions silencieux, attentifs. Je ne cillais pratiquement plus, concentrée sur le signal. Dès que le premier météore siffla dans l’air avant de frapper le village, je piquai un sprint ; ça faisait du bien d’agir, de ne pas rester inactive, dans l’expectative.
On m’avait demandé un travail d’orfèvre et je me fis un plaisir d’obtempérer. Si beaucoup de veilleurs s’agitaient déjà, la confusion me permit de remplir une partie de ce que j’avais à faire. Je parvins à donner une dizaine de coups brutaux sur la nuque, assommant ou peut-être tuant pour certains ; finalement, je dus reculer comme des guerriers arrivaient, armes dégainées. Autant rester discrète un moment si je le pouvais…
Alors que beaucoup de Chevaliers de la Mort n’avaient pas cherché et attaqué brutalement un groupe défensif, Galeo était resté en retrait. L’effort semblait lui coûter ; il parlait à toute vitesse à Elvyr et Iriveni.
-Le groupe tout à droite est dangereux, menacez l’homme qui est sur le promontoire sud, m’est avis que c’est le compagnon de celle qui mène les ogres là-bas avec l’orc, elle rappliquera direct ; le type là a une peur bleue des démons, ramenez un infernal et on contrôlera cette partie…
Au bout de quelques courtes minutes de ce manège, Elvyr lui intima d’aller aider ses frères et sœurs ; l’elfe de sang, qui se maîtrisait de moins en moins bien, céda et son arme fit sauter la tête d’un ogre qui menaçait dangereusement Reg’Jin. Le troll s’écarta, le laissant rejoindre Shalé qui hurlait en amenant une dizaine de goules en plein dans les bâtiments.
-J’EN VEUX JUSQUE DANS LEURS BAIGNOIRES ! ALLEZ !
Par chance, Mak’tor ne cherchait plus Reveli au cœur de la bataille ; il se montrait redoutable, et lorsque deux ogres et un orc parvinrent à l’acculer, une flèche alla se planter en travers de la gorge d’un des assaillants.
-Tu vois, lança la voix un brin malicieuse de Lillenta, c’est pas bien compliqué.
J’entendis le rire d’Ayna, qui semblait s’éclater à soutenir Shalé (une douzaine de personnes sortit en hurlant des bâtiments qu’elles avaient infesté de goules, dont deux qui se retrouvèrent immédiatement aux prises avec un infernal).
Mordaelan atterrit brusquement sur ma gauche, près d’un humain qui s’écarta à temps ; Lædera qui était venue avec le… mort-vivant démoniaque invoqua immédiatement une boule de feu explosive, profitant de l’effet de surprise. Lanval, assez impressionnant sous sa forme de loup et armé de deux grandes lames, rappliqua.
Je serrai les mâchoires en voyant brutalement une balle raser Olondir, qui avait levé son bouclier à temps et fonçait chercher son ami gnome. Avec tout le bruit que les infernaux faisaient, Mordoeil ne pouvait pas viser à l’aide de son ouïe uniquement ; j’avisai Fenrig et attrapai les manches de mes dagues, les trempant à toute vitesse dans des bourses de poison. Ça n’allait pas être très simple, mais on ne pouvait pas le laisser ainsi guider le traître de mort-vivant. J’allais montrer à ce dernier ce qu’il pouvait en coûter de trahir Sylvanas…
Ce qui me retint l’espace d’une fraction de seconde fut que j’avais combattu avec ceux que je m’apprêtais à attaquer. Pourtant, la moindre hésitation était synonyme de mort. Je bannis aisément mes émotions et la concentration prit possession de mes muscles. Un instant plus tard, je bondissais dans la direction du worgen.
