Azeroth Adventurers' Chronicles
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 Chapitre 38 : Le rendez-vous

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Laedera
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Laedera


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MessageSujet: Chapitre 38 : Le rendez-vous   Chapitre 38 : Le rendez-vous EmptyMer 14 Oct - 14:17

[Pdv Ex] La seconde épaulière tomba lourdement au sol, rejoignant le reste de son armure. Reveli ajusta d’un geste bref son haut et son pantalon de tissu épais, puis prit sa hache à deux mains et la regarda. Cette arme faisait partie d’elle. Elle avait tué. Elle avait pris des vies innocentes, entre ses propres mains.
C’était insupportable, mais il y avait pourtant pire. Ce vide, cette absence, ce trou noir en dedans d’elle. Une coquille brisée, voilà ce qu’elle était sans la Lumière. Et maintenant que la coquille était de nouveau entière, elle pouvait voir à quel point sa vacuité était inadmissible.
Devant elle s’étendait Shattrath. La ville immense allongeait ses ramifications gardées sur de grandes distances ; c’était l’aube encore, mais elle discernait des elleks sur lesquels étaient juchés des draeneï qui protégeaient leur domaine.
Elle avança, sans plus un regard pour son armure qui resta éparpillée en bordure de forêt. Shalith, sa jument réanimée, émit un hennissement quand elle s’approcha. Petite, comme elle ; son chanfrein caressa sa joue.
-Adieu, compagne, murmura Reveli.
Son arme accomplit un dernier arc de cercle si familier, empreint d’une aura glaciale. Elle trancha la tête de l’animal mort-vivant avec une précision et une vitesse appréciables. Le corps s’effondra dans l’herbe ; les yeux mi-clos de la bête perdirent la lueur runique qui les habitait. Reveli sentit ses yeux gagner en humidité ; pourtant, c’était là son dernier meurtre, nécessaire.
-Adieu, murmura-t-elle enfin pour ses frères et sœurs d’arme.
Ses pensées se détachèrent ensuite, avec une facilité déconcertante, des autres. Elles effleurèrent le visage de Mak’tor, puis, en dernier, revinrent comme une caresse sur les yeux d’Hadrian.
Elle tourna les sabots vers Shattrath et se mit à marcher ; le soleil se levait, jouant dans ses cheveux blonds. Le chemin lui semblait à la fois très long et très court. Après tout, c’était son dernier, mais c’était une route de délivrance. Elle peinait à croire que c’était enfin fini.
Les murmures choqués, les visages des gens qui la virent ne l’atteignaient que très lentement. Sa perception des choses semblait se résumer à elle-même et au cœur de la cité devant elle. Enfin, elle passa sous une arcade et le vit.
A’dal illuminait l’endroit. Des draeneï priaient, plus loin ; elle ne les vit pas. Des heures peut-être, elle resta debout, son arme pendant au bout de son bras, à contempler le naaru ; et des larmes roulèrent sur ses joues, sans interruption. Sa poitrine se souleva dans un souffle mêlé à un sanglot, ses prunelles dénaturées s’agrandirent ; enfin, le Chevalier de la Mort laissa tomber son arme au sol, qui le heurta dans un grand bruit qu’elle n’entendit pas. Elle courut vers le naaru et se jeta à genoux en répétant des mots de supplications, et d’amour.
Une lumière très vive traversa la salle intégralement, attirant le regard de tous les êtres présents. Une torsade dorée et blanche, qui engloutit Reveli ; yeux levés vers le naaru et vers la voûte, la draeneï accueillit la mort offerte par la Lumière avec un soulagement et une joie simples.
Quand la Lumière s’évapora, son corps sans plus aucune once de vie reposait sur le sol de Shattrath.

[Pdv E] L’heure était venue de retrouver ma sœur, Melrenna et les autres, en espérant qu’ils avaient bien avancé sur le terrain. De toutes manières, avec le régiment de Chevaliers de la mort prêts à en découdre, si ce n’était pas fait leur traversée serait facilitée. Cela faisait longtemps que je n’avais pas combattu avec autant de mes frères pour une bataille, et encore plus depuis qu’on m’avait laissé les commandes, en quelque sorte. Mograine comptait sur nous pour détruire le Vortex et mettre un terme aux agissements de Zendaren, donc pas question de faire n’importe quoi avec cette responsabilité.
- Ta sœurette vient d’envoyer le signal, dit Mordaelan au milieu de l’attente.
- Très bien, ça veut dire qu’ils sont proches. Commence l’ouverture, Shalé t’aidera.
- À vos ordres, fit la gnome avec un air maussade.
Elle savait pour Reveli. Galeo également. J’avais partagé la nouvelle avec ses camarades les plus proches, sauf Mak’tor - l’elfe de sang m’avait dit que si je le faisais, il allait devenir incontrôlable de toutes façons. Son absence provoquait déjà un immense vide, et nombre étaient démoralisés par le fait qu’elle soit partie ainsi à sa mort, surtout sans chercher à leur dire un mot. Hadrian s’insérait très bien dans cette catégorie, bien qu’il soit encore vivant.
Finalement, le portail fut dressé. Iriveni et Lanval partirent en premier, au cas où il y aurait un piège à la sortie, cependant ils donnèrent le feu vert pour y aller. Sur mon signal, les Chevaliers s’emparèrent de leurs armes et se dirigèrent à travers la brèche, désireux de passer à l’action - ils n’allaient pas être déçus, vu l’adversaire.
- Elvyr ! m’appela tout à coup Ayna. Juste un mot, ce sera pas très long.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je trouve que tu es un peu trop grognon en ce moment. Oui, je sais, ton ex est morte en voulant te tuer, et apparemment il y a une autre... “admiratrice” qui est arrivée au mauvais moment, mauvais endroit, et les gens comme Lanval voudraient bien que tu lui prêtes attention quand tu n’en as pas envie. Aaalors, avant de t’énerver, je ne veux pas parler de ça, c’est agaçant pour moi aussi.
Donc elle avait écouté la conversation que j’avais eue avec le worgen hier soir ? Ça m’étonnait à peine, quelque part, ça lui ressemblait bien. Elle avait effectivement frôlé la zone dangereuse en mentionnant la présence de Lillenta de l’autre côté du portail, mais vu qu’elle voulait s’en rétracter avant d’approfondir, je restai attentif.
- Écoute, je comprends que c’est pénible pour toi et tous les autres, cette histoire. D’un côté, Zendaren vous tourmente avec ses idées, et vous sentez qu’il a raison quelque part. De l’autre, si j’ai bien compris la draeneï est allée se faire faire exécuter parce qu’elle en avait marre. Donc je sais ce que toi et les autres peuvent penser, que la non-mort ce n’est pas génial du tout, vous vous demandez ce que vous faîtes encore là, que ça ne sert à rien... et bien je vais peut-être te surprendre, mais c’est pareil d’être vivant. Tu dois t’en souvenir, cette souffrance que tu as ressentie en tant que demi-elfe !
- Il y a quand même une différence, murmurai-je même si j’étais quand même intéressé par son point de vue. La vie, elle, est naturelle et légitime, alors que la non-mort ne l’est pas.
- Qui sait si elle est bien naturelle et légitime, le tiers des espèces qui vivent sur ce monde ont évolué de machines créées par des espèces de despotes des ténèbres de l’au-delà ! s’exclama Ayna. Ce que je veux dire, c’est que je ne veux pas que cette histoire te fasse culpabiliser sur ce que tu es. Tu ne l’as pas demandé du tout, et le vrai coupable dans l’histoire est mort et explosé depuis longtemps. Tu es plus qu’un mort-vivant qu’on a torturé et réanimé pour servir d’arme, la preuve en est que tu te tiens avec tous tes autres frères et sœurs de la Lame d’Ébène, au lieu de décomposer avec tous les autres esclaves du Roi-Liche.
Elle en avait, de ces arguments. Je ne m’étais même pas attendu à ce qu’elle ressorte cette vieille histoire sur les Titans, qui effectivement, vu de cette perspective, avaient agi un peu comme le Roi-Liche : créer de la vie pour organiser le monde à leur image, et même tenter des millénaires plus tard de la détruire parce que les choses avaient évolué différemment... C’était très dérangeant quand on y repensait.
- Alors oui, la liberté a un prix, parce que tu ne peux pas te débarrasser de cette malédiction, et tu te retrouves ainsi, un être modifié pour la guerre... Et bien devine quoi, on est dans un monde en guerre, avec des salopards comme mon père qui repoussent comme du chiendent, et on est bien content quand des monstres comme nous sommes dans les parages pour s’en débarrasser ! Au diable les complexes ! Tu as ta place dans ce monde, moi aussi, ton pote réprouvé complètement taré que j’aime bien quand même aussi. Donc c’est fini la déprime, tu es un Chevalier de la mort, mort-vivant, mais immortel, super balèze, et tu vas aller sauver le monde pour la deuxième fois ce mois-ci, si ce n’est la troisième ! Et qu’est-ce qu’on en a à faire que personne ne le sache, tant qu’on s’amuse au passage !
J’étais stupéfait par ses arguments, au point qu’elle arriva à me faire rire. C’était quand même drôle que cette demi-elfe arrive à me remonter le moral tout en versant dans le côté que j’étais plus mort que vivant, plutôt que de jouer au contraire sur ce qui me faisait me sentir “vivant”. Là j’avais plus envie d’aller me jeter dans la mêlée avec mes frères et sœurs d’armes pour me battre au nom de la Sombre Fraternité, parce que c’était ma vraie place. À quoi bon maintenir l’utopie de redevenir vivant, quand on avait déjà tellement de choses à faire dans cette non-mort moins exigeante par l’absence du stress du temps qui passe ?
Ayna recula vers le portail pendant que j’allais le traverser avec les derniers Chevaliers qui restaient - qui applaudissaient la nécromancienne pour son soutien et son enthousiasme. C’est qu’elle m’était de plus en plus sympathique avec son espièglerie.

[Pdv M] Mon inquiétude baissait à mesure que les personnes passaient le portail. Je vis mon mentor et Lanval vérifier rapidement le périmètre et notre présence avant que les autres n’arrivent. Je ne pus m’empêcher de sourire légèrement en voyant que le visage d’Elvyr avait un peu perdu de cette expression glaciale qu’il avait. J’avançai d’un pas et pressai ma main dans la sienne, même si je trouvai mon geste stupide, même si je ne voyais pas ce que je pouvais lui apporter. J’en avais besoin.
-Hum, Elvyr ? dis-je simplement en désignant quelque chose du menton.
A ma droite, un grand proto-drake solide rugit. Greiskar était arrivé peu avant lui, et semblait tout simplement l’attendre.
- Ton proto-drake est arrivé cette nuit. Il est vraiment très intelligent, on dirait qu’il a compris que tu allais revenir et a décidé de nous suivre patiemment, déclara Genshan.
Je perçus brutalement un mouvement sur ma gauche et reculai à temps ; Lanval venait de me passer devant, sous forme de loup, et attrapait sèchement Lillenta par le bras. Il l’entraîna plus loin et tout le monde s’en détourna.
Je me mordillai la lèvre inférieure, hésitante, puis cédai à la curiosité. J’invoquai les ombres rapidement et filai à leurs trousses, pour finalement les retrouver à plusieurs centaines de mètres de là, dans le creux d’un vallon.
Lillenta se contenta de hausser les sourcils et Lanval reprit forme humaine avant d’inspirer à fond ; je me tins à bonne distance et me dissimulai de mon mieux pour ne pas être repérée.
-Bon, Lillenta, tu vas m’écouter soigneusement. J’ai parlé avec Elvyr.
-Tu n’avais pas à faire ça, que…
-Tais-toi ! Tu me laisses finir, compris ?
Je déglutis ; mais la kaldorei ne tenta pas de lui arracher la tête, elle croisa simplement les bras et obtempéra.
-Il m’a… explosé au museau. Il m’a expliqué être une expérience horrible, qu’il avait été défiguré, modifié, avant même de mourir. Il ne conçoit pas que tu aies des sentiments pour lui, il est certain d’être une machine à tuer que tu ne pourrais pas supporter et qui n’a pas à se lancer dans une romance stupide avec une elfe.
Je vis l’elfe de la nuit tressaillir légèrement ; sa panthère, elle, émit un grondement sourd, plaintif.
-J’ai pas fini. Continue comme ça et Ayna va te coiffer au poteau, et en beauté.
-Me quoi ?
-Tu vas ouvrir les yeux et tes oreilles de deux mètres, oui ou non ?! Il y a une gamine nécromancienne qui drague ton mort-vivant et t’es pas foutue d’inverser la tendance !
Lillenta ferma les yeux une seconde.
-Ecoute, Lanval, de toute façon, ça fait des mois que je me tue à enterrer mes sentiments. Donc il peut aller avec elle si ça lui chante – elle l’aide peut-être, elle, au moins.
Une fêlure dans sa voix révélait qu’elle l’aimait toujours, et qu’elle souffrait de ne pas l’aider. Lanval dut le sentir aussi.
-Mais tu es complètement à côté de la plaque, grogna-t-il. Evidemment qu’il a des sentiments pour toi, espèce de nouille darnassienne farcie au poulpe, et si vous passez votre temps tous les deux à vous dire que vous n’irez pas ensemble, c’est clair que ça va finir par se passer comme ça !
-Tu sais que tu as des injures horribles quand tu es en colère ? s’amusa-t-elle.
-Lil, je suis sérieux. Elvyr est un ami. Toi, tu sais à quel point je t’aime. Bon sang, tu es la seule kaldorei que je connais qui pouvait tomber amoureuse d’un mort-vivant, tu es… tu as… Tu es tellement différente. Mais si tu ne lui montres pas, si tu continues de le laisser te prendre pour une fille timorée et soporifique, là c’est sûr que tu peux les enterrer, tes sentiments.
-Tu sais qu’une abomination d’expérience, je dors avec tous les soirs ? dit-elle, lasse, en montrant Tempête. Que je n’en ai rien à faire qu’Elvyr soit mort, parce que si je le fais soi-disant se sentir vivant je ne fais pas exprès, ça tient à moi et c’est comme ça ; je m’en fous, de tout ça, de ses meurtres, de sa dangerosité ou je ne sais quoi… ça tient à lui, son courage de surpasser tout ça, son tempérament et que sais-je encore ! Je l’aime comme ça, pour lui. Je m’en FICHE, tu m’entends ?
-C’est pas à moi qu’il faut dire tout ça, répliqua le worgen qui semblait tout de même rasséréné. Si je pensais qu’une adolescente nécromancienne était mieux pour lui, je te l’aurais dit franchement. Mais bon sang, c’est pas le cas. Tu es…
-On a compris, Lanval, ça ira pour les compliments, lança l’elfe de la nuit non sans tendresse dans le regard.
Je reculai, en silence, pour rejoindre les autres, mes idées se bousculant un peu. De toute façon, quoi qu’elle fasse, même si maintenant je l’appréciais, il fallait se concentrer sur ce qui était à venir.
Quand je revins vers les autres, on se tourna vers moi. Tylna finissait de parler à Elvyr de Lindhe. Je vis Galeo m’observer ; un sourire s’étira lentement sur son visage.
-Oooh. Bravo, vraiment j’adore, dit-il avec un enthousiasme déstabilisant. Qui est-ce qui t’a fait évoluer comme ça ? Mh ?
Je restai coite ; j’entendis quelqu’un réprimer à grand peine un rire. Je vis du coin de l’œil Lanval et Lillenta revenir également et l’attention du Chevalier de la Mort fut déportée.
-Magnifique ! exulta-t-il en regardant la Chasseresse à présent. Que de potentiel – ah, ça me rappelle, attend… Non, pas la glace mais le sentiment de… Ah, c’était noir. Très noir.
Il perdit son sourire d’un coup et se mit à tourner en rond. Shalé l’écarta doucement de nous, en soupirant.
-Faites pas attention à lui, ça va passer. Galeo, grand, reviens avec nous…
-J’allais dire, articulai-je enfin face à mon frère d’armes, que je me demandais si faire appel à Lindhe était une bonne idée.

[Pdv E] La crise de Galeo me détourna momentanément de mon inspection du proto-drake, alors qu’il détaillait Melrenna et Lillenta en marmonnant des choses incompréhensibles comme d’habitude. Ça avait été rapide pour l’elfe de sang. Maintenant, soit on le lâchait en première ligne, soit on le faisait attendre un peu avant de le lancer dans le combat, parce qu’il était trop imprévisible pour éviter de découper ses alliés en attaquant.
Je réfléchis un peu à l’idée de Melrenna à présent. Zendaren était puissant et entouré de plein d’alliés avec tout autant de potentiel, fallait-il faire appel à son ancien mentor et ses pouvoirs formidables pour être certains de l’emporter ? Totalement. Mais elle devrait s’y prendre délicatement avec la réprouvée, si jamais les nécrogardes ou même les nécrotraqueurs se ramenaient avec des Chevaliers de la mort, pour moi ça reviendrait à se poignarder les jambes.
- Si tu penses parvenir à la convaincre de venir seule plutôt qu’avec tout un régiment issu de Fossoyeuse, ce serait bien.
- Ça va être dur, grimaça Melrenna. C’est de Zendaren dont on parle.
- Dans ce cas, intervint Lillenta, rajoute une mention sur sa fille, Leindhe.
Je la regardais avec des grands yeux stupéfaits, en même temps que Melrenna et d’autres. C’était risqué de faire ça. L’elfe de la nuit n’avait vraiment pas froid aux yeux pour suggérer de se mettre dans la ligne de mire de Lindhe, sitôt qu’elle aurait appris que la présence de Leindhe n’était qu’une invention.
- Elle a une fille ?! s’exclama Mordaelan. On parle bien de Lindhe, la beauté glaciale démoniste, la solitaire ?
- Tu es jaloux qu'elle ait eu une vie sentimentale plus active que la tienne ? ricana Viulia.
- Tu sais, à la fin je vais finir par croire qu’on devrait se mettre en couple tellement on commence à se ressembler au niveau du caractère, rajouta malicieusement le réprouvé. Et si t’as peur pour les cultures, on dit bien que les opposés s’attirent...
Voyant l’air choqué de la draeneï puis celui triomphant du démoniste, je savais qu’il fallait les arrêter avant qu’ils ne se chamaillent comme des enfants. Au moins, la chasseresse arrivait à retrouver un peu le moral en embêtant Mordaelan - à ses risques et périls. Genshan alla se mettre entre eux deux pour être sur de les séparer, comme on ne savait jamais.
- Tu risques gros lorsqu’elle va comprendre que Leindhe n’est pas dans les parages, dis-je calmement à Lillenta.
- Possible, me répondit-elle avec un léger sourire en coin. Mais elle verra bien ensuite que c’était à raison, elle n’est pas stupide. Et si ça ne lui va pas, je lui rappellerai qui la protège depuis qu’elle n’est plus là, mh.
J’étais un peu sceptique, surtout après m’être pris le sale caractère de Lindhe en pleine figure au début de cette affaire. Je laissai néanmoins à Melrenna la possibilité de choisir si elle préférait utiliser cet “argument” afin d’attirer Lindhe à notre avantage, ou de laisser tomber la lettre vu que nous avions déjà assez de mes frères et sœurs pour nous débrouiller - même si un bonus venant de la démoniste ne serait pas de trop. Lædera sortit son chat magique de sa robe, attendant que l’elfe de sang ait terminé.
- Elvyr, fit Iriveni qui revint avec Miyon, nous avons fini notre tour de reconnaissance.
- On dirait bien que Zendaren et ses joyeux compagnons ont élu domicile dans une ville humaine, résuma Miyon, et vivent en colocation aimable avec des ogres et des orcs.
Des ogres et des orcs ? Pour le premier cas je pouvais le comprendre, ils avaient une dent contre Sylvanas pour les avoir manipulés lors de la révolution des réprouvés. Mais les orcs ? Forcément des séparatistes de la Horde, mais c’était quand même un phénomène exceptionnel - pour eux cette faction, on l’avait dans le sang, on la vivait... que des orcs s’en soient détachés pour combattre une alliée de celle-ci était inquiétant.

[Pdv M] Je me sentis un peu seule une seconde ; personne ici n’avait eu de lien particulier avec Lindhe pendant des années, et je ne l’envisageais pas réellement comme une menace immédiate. Je me détournai donc d’Elvyr pour appliquer l’idée de Lillenta ; je rédigeai une missive courte rapidement et la confiai à l’étrange chat de Lædera. Celui-ci ronronna quand elle la lui attacha, puis je le vis s’envoler sur un petit balai ; je devais avoir les yeux écarquillés.
-Qu’il est laid, ce balai, tout de même, provoqua Lanval.
-Jaloux, tu voudrais avoir le même en plus grand, avoue, répliqua Lillenta.
-Pour voler ? J’aurais bien mal au…
-Pour apprendre à faire le ménage, il doit y avoir des poils partout chez toi !
Je dus étouffer un rire ; d’autres firent de même, puis il fallut reprendre son sérieux. En regardant les Chevaliers de la Mort, je vis surtout l’absence de Reveli. Mon cœur se serra dans ma poitrine, et je perdis toute envie de rire. Iriveni décrivait rapidement les installations de Zendaren et je me concentrai dessus.
-Les bâtiments principaux sont au centre, quelques autres sont éparpillés ; il y a des guetteurs espacés de façon régulière sur le pourtour.
Naëlis sortit d’on ne savait où un grand parchemin, qu’elle déroula et maintint au sol à l’aide de pierres plates. Elle se chargea ensuite de faire apparaître dessus tout ce que la Réprouvée décrivait, les sentinelles brillant comme de petites pointes rouges magiques.
-Pas énormément d’accès, poursuivit Miyon. Aérien, ce serait du suicide, j’ai vu des archers et on serait trop visibles. Les chemins sont bien gardés, il n’y a qu’un ou deux passages plus informels, ici (elle indiqua sur la carte) et là, plus au sud.
-Galeo va mieux, intervint la voix de Shalé qui arrivait vers nous.
C’était assez comique de voir la gnome en plaques noires suivie de ce grand elfe qui marchait d’un pas nonchalant.
-Bon, alors on va attaquer ce Zendaren, c’est ça, lança celui-ci en observant le plan avec attention.
Elvyr regarda son frère d’armes, hocha la tête et rappela que c’était surtout le Vortex le nœud du problème. Du coin de l’œil, je voyais l’armoire à glace, Mak’tor, fouiller nos camarades du regard et je me crispai légèrement.
-Dites-moi tout ce que vous savez sur lui, la moindre expression saisie, ses alliés, aussi.
-On va perdre du temps, non ? laissai-je échapper.
-Quelques minutes. Mais ça pourrait te sauver la vie, ce serait bête de la perdre sans val’kyr dans le coin, répondit-il de façon à bien me clouer le bec pour le coup.
Elvyr et les autres donnèrent rapidement une foule de détails ; l’elfe mort-vivant les observait à chaque fois intensément, visiblement concentré.
-C’est pas aussi bien que si je l’avais en face, mais je cerne un peu, dit-il lentement à la fin. Melrenna, il va falloir que tu pètes les plombs histoire de le convaincre que tu ne te contrôles pas si bien que ça. Je suis sûr que tu as des talents de comédienne.
-Quoi ? Tu veux que… Mais je ne suis pas en colère ou…
-Mordaelan ? lança Galeo.
Un petit rire du Réprouvé me fit comprendre qu’il se ferait un plaisir de provoquer ladite fausse crise. Je poussai un long soupir.
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Chapitre 38 : Le rendez-vous
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