Azeroth Adventurers' Chronicles
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 Chapitre 27 : Des alliances imprévues

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Lil
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Lil


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Feuille de personnage
Race: Kaldorei
Classe: Prêtresse de la Lune
Occupations: Défendre, soigner

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MessageSujet: Chapitre 27 : Des alliances imprévues   Chapitre 27 : Des alliances imprévues EmptyMer 29 Juil - 11:21

 [Pdv M] Je rouvris les yeux dans un environnement sombre… il faisait quasiment noir. Quand je voulus me mettre debout et que je sentis mes poignets, douloureux, cliqueter dans mon dos, je compris que je n’avais pas été libérée de la glace par mes amis.
 Je ne paniquai pas, mais analyser la situation quand j’étais seule dans les ténèbres … Où étais-je, avec qui ? Que s’était-il passé après l’attaque ?
Je ne sentais pas le poids – certes léger – de mes dagues à mes côtés, ni même celui de mes bourses de poison. Je grinçai des dents. Je n’avais pas grand-chose d’autre comme armes, mais je me savais capable de me libérer de ces chaînes stupides. Pourtant, ce n’était pas la meilleure chose à faire pour le moment. Je me résignais à attendre quand un cliquetis se fit entendre, me confortant dans l’option de rester prisonnière pour le moment. Un grand carré lumineux s’ouvrit sur ma gauche, et deux personnes entrèrent, laissant la porte ouverte.
Je clignai des yeux. La pièce où j’étais n’avait rien de spécial, et les quelques meubles avaient été écartés de moi. Le petit vent sec qui s’engouffra ne me renseigna pas vraiment non plus.
Je me crispai en reconnaissant l’homme qui se dirigea en premier vers moi. Ymeron arborait un large sourire satisfait, une arme runique dans son dos.
-Alors, ça fait quoi d’être lâchée par tous tes amis en pleine bataille ? demanda-t-il en me fixant.
Je ne répondis pas. Jamais les autres ne m’auraient abandonnée…
-Vous avez perdu, ajouta-t-il en souriant toujours, mais tu vas me servir avant de mourir, ne t’en fais pas.
Il attendait visiblement une réaction, aussi, je m’appliquai à détendre mon corps et décidai de m’inspirer du caractère de Lanval. Je me permis même de bâiller ostensiblement. La claque que je me pris me fit tourner la tête.
-Ne joue pas à la plus maline, menaça l’elfe réanimé. Dis-moi, d’après toi, que feraient tes anciens alliés à présent ? Réponds !
-Franchement, articulai-je avec décontraction, à leur place, je prendrais un bain, parce que vous approcher n’est pas la meilleure idée pour se parfumer…
J’esquivai la frappe suivante en me penchant au maximum, tendant la chaîne dans mon dos.
-Maître, dit avec précaution la deuxième personne, souvenez-vous que nous avons besoin d’elle pour votre… idée.
-Ce sera peut-être d’autant plus efficace si elle paraît blessée, il va courir sans même réfléchir, ricana Ymeron en se redressant. Mais j’ai promis à ce bâtard de prendre soin d’elle, c’est vrai !
Il se pencha pour caresser ma joue. Ce fut plus fort que moi, je tentai de le mordre, oubliant mes bonnes résolutions. Il eut un petit rire.
-Ne t’inquiète pas, ce n’est pas moi qui aurai envie de profiter du fait que tu es attachée. Bien sûr, je ne promets rien pour mes autres lieutenants.
Il sortit, tandis que la deuxième personne – un encapuchonné – réprimait un rire gras.
Il fallait que je sorte d’ici, et vite. Je remontai les genoux jusqu’à ma poitrine, et ouvris une genouillère de cuir d’un coup de dent ; elle révéla une petite épine en argent, torsadée, que je pris entre mes mâchoires.
Vu comme mes mains étaient attachées… Je me relevai au maximum, cambrée à cause de mes poignets, puis sautai. Mes pieds atterrirent sur le mur, derrière moi. J’étais tête en bas. Déverrouiller les chaines me prit dix secondes maximum, mais je les gardai dans une poche en les serrant bien pour qu’elles ne fassent aucun bruit. Je me fondis ensuite dans les ombres avec soulagement, et filai vers la porte, que je déverrouillai aussi. Je l’ouvris avec un luxe de précaution, de tout juste quelques millimètres.
Je ne connaissais pas ce paysage. Ma prison donnait sur un terrain vague, poussiéreux ; je crus voir une silhouette d’un démon quelconque au sol. Mais surtout, j’avisai un bruit que je commençais à connaître, un cliquetis de chaînes, et le son de quelqu’un qui se lamentait doucement.
Je pouvais chercher à m’enfuir, ou délivrer le gnome. Je me plaquai au sol, passai dans l’espace le plus fin possible et verrouillai de nouveau la porte derrière moi. Quelqu’un était posté derrière, que je n’avais pas vu ; il fronça les sourcils, se retourna. Parfait. De mes deux poings serrés, je l’assommai et l’appuyai contre la porte avant qu’il ne tombe et soit trop lourd à redresser.
Comment fuir avec le gnome ? Nous n’irions pas bien loin tous les deux. Même moi d’ailleurs, que faire alors que j’ignorais où j’étais ? Je visitai le camp rapidement, esquivant les chasseurs corrompus. Je me glissai finalement dans le bâtiment le plus imposant, retrouvai dans une grande salle une bonne douzaine de gens attablés. Ils ne déjeunaient pas, mais discutaient.
Parfait. Je grimpai en silence sur une poutre noire et écoutai avec attention, me glaçant au fur et à mesure. Il fallait vraiment que je retrouve les autres au plus vite.
-Au fait, c’était quoi cette histoire sur le bâtard avec l’elfe de la nuit ?
-Oh, t’as pas entendu ce qu’Ymeron a appris ? ricana une humaine aux yeux encadrés de noir. Ce Chevalier de la Mort s’est débrouillé pour tomber sur une charmante kaldorei…
Elle cracha au sol. J’étais perdue, Elvyr ne m’ayant pas parlé de cela, mais les questions sur sa vie sentimentale viendraient plus tard.
-Et l’elfe de sang, Melrenna ? Elle est bien gardée ?
-Evidemment. Ne t’en fais pas, c’est moi qui m’occuperai d’en faire un bel appât.
-Aucun échec toléré, intervint une voix que je reconnus immédiatement. Je veux prendre ces imbéciles à leur propre jeu. Ils vont la retrouver, leur Mel, mais placez la mercenaire dans leur coin. Elle semble compétente, ils ne la connaissent pas, ce sera parfait. Elle pourra activer mon sort et tous les avoir.
-Vous êtes sûr que cette elfe de sang… osa l’humaine, qui se fit frapper par Ymeron.
-C’est une traqueuse avertie, et comme malheureusement le Culte est réduit, ils connaissent déjà beaucoup de nos membres, gronda l’elfe réanimé. Je ne prends pas de risques. Elle sera bien payée et je la surveillerai de loin. Elle court déjà après Melrenna depuis un moment pour le compte d’une autre elfe qui apparemment veut sa peau, et bien deux contrats d’un coup, ça doit être parfait pour elle.
Je cessai de respirer.
 
[Pdv E] Plaquée contre le mur avec mon avant-bras sur la gorge, Ayna tentait de conserver son sourire tout en essayant de respirer normalement. Peine perdue, elle avait intérêt à dire tout ce qu’elle savait si elle ne voulait pas que je lui brise le cou. Cette fois-ci, j’étais assez enragé pour le faire ; je pourrais même blesser mes propres camarades s’ils ne faisaient pas attention.
- Wow..., fit-elle. Je pensais pas que je verrais ton visage si près aussi vite, tu peux te rapprocher encore ?
- Tu vas me dire tout de suite où ils sont partis ! hurlai-je en renforçant la pression. Où est-ce qu’il a emmené Melrenna ?!
La demi-elfe poussa un cri, elle devait vraiment avoir mal pour une fois. Une main squelettique gantée vint se poser sur mon bras, me poussant par réflexe à lâcher prise afin de riposter. Iriveni évita cependant le coup avec une agilité fantômatique, sans bouger de sa position, avant de me faire à nouveau face.
- Ce n’est pas la peine de devenir aussi agressif, dit-elle. Avant que nous ne partions, nous lui avons donné de quoi faire face à ce genre de situation. Melrenna est une survivante, elle ne va pas se laisser faire.
- Désarmée, avec un fou mort-vivant pour la torturer ou pire, il n’y a pas de temps à perdre ! rétorquai-je.
- Miyon les a suivis, m’annonça-t-elle. Je ne l’ai compris qu’après, mais il semblerait qu’elle se trouvait de l’autre côté de la barrière du sombre chaman, et elle en a forcément profité. De ce que j’ai vu de ses compétences, elle devrait être capable de s’en tirer et de rejoindre Melrenna.
- Nous devons quand même retrouver Melrenna, ainsi que le gnome, intervint Genshan qui essayait de se remettre d’avoir été assommé pendant qu’on soignait la blessure qu’Ymeron lui avait infligée. Il nous faut la location de leur destination, mais ça ce serait mieux de s’en occuper en dehors d’un territoire de l’Alliance.
Avec réticence et pas mal de difficultés vu que j’avais à présent ce besoin oppressant de blesser et de répandre le sang, j’acceptai de lâcher la demi-elfe, que Genshan se chargea d’emmener vers Mordoeil ; le chasseur nous donna une corde à piège pour l’entraver, et Naëlis l’enchanta pour perturber sa capacité à lancer des sorts.
J’avançai vers Ardyel, qui reposait sur le sol humide, les yeux vides, la poitrine trouée et du sang séché coulant de la bouche. Tylna m’annonça que ni elle ni aucun autre soigneur vétéran ne pouvait faire quoi que ce soit pour elle : le coeur avait été entièrement détruit par la puissance des élémentaires asservis, impossible de le réparer même avec de la magie. Sachant que l’âme de la demi-elfe m’entendrait sûrement, je promis de venger sa mort et d’accomplir son ultime objectif, en détruisant le Vortex.
Nous allions nous dépêcher de partir, mais trop tard cependant. La garde du Kirin Tor et les soldats du Concordat Argenté nous avaient retrouvés, nous coinçant dans la pièce. Je songeai que s’il y avait besoin de se tailler un chemin parmi eux, ils feraient d’excellentes proies pour assouvir ma soif de sang.
- Hé, du calme ! s’exclama Lanval. On est désolés d’avoir pris votre ville comme champ de bataille, mais c’est terminé, on s’en va maintenant !
- Non, personne ne part avant que nous ne sachions clairement ce qui se passe ici et que la Dame Jaina en soit avertie ! rétorqua un officier.
- Il se passe que nous avons notre propre guerre à mener, dit Sanglune. Elle n’est peut-être pas mondiale comme entre votre Alliance et la Horde, mais elle est quand même cruciale. Mettez-vous seulement sur notre chemin, et vous pourriez très bien le regretter.
Les soldats de Dalaran parurent très intimidés par la worgen, qui arborait un air menaçant. Cependant, l’officier s’entêta et ils tinrent bon leurs positions. Mauvais pour eux. Nous devions passer, et l’Alliance n’allait pas nous en empêcher. Avant qu’un combat sanglant ne commence, quelqu’un d’autre intervint ; je le reconnus par sa façon d’exprimer, son apparence que je n’avais pourtant vue qu’en un éclair quatre ans plus tôt. Mêmes yeux dorés si particuliers au milieu des yeux d’un bête jaune morbide du mort-vivant de base, un habit de prêtre qui indiquait à quiconque que le réprouvé qui la portait était un fier serviteur de la Lumière et qu’il entendait bien le prouver à quiconque voulait prétendre le contraire : Zendaren Purgemort. Enfin, il était sorti en personne de sa cachette !
- Vous feriez mieux de les laisser passer, dit-il calmement malgré les armes qui furent pointées vers lui. Comme ma partenaire vous l’a dit, il s’agit d’un conflit dont vous n’avez pas besoin de vous soucier, nous allons nous occuper de le régler.
Encore trop lents à obtempérer, les soldats de l’Alliance convainquirent le mort-vivant d’agir. Rapidement et avec assurance, Zendaren invoqua la Lumière autour de lui pour le protéger, ce qui fut efficace contre les sorts qui furent jetés dans sa direction. Il répliqua l’instant d’après avec une salve d’éclairs dorés aveuglants qui projetèrent nos opposants au sol, aveuglés.
- Vous vous êtes fait désirer..., dit Sanglune. Merci.
- L’orc a posé quelques problèmes... Je vois qu’on en est débarassé cependant. Vous m’expliquerez plus tard, nous devons sortir de Dalaran. Tout le monde suit, sans exception. Nous avons besoin de vous, autant que vous avez besoin de nous.
Le mort-vivant tourna les talons sans même attendre de réponse, suivi par ses hommes de main. J’en restai interloqué, déjà que je le détestais pour ce qu’il avait fait à ma sœur, ce long détour qu’il me forçait à faire alors que j’avais promis de revenir voir Lillenta, voilà qu’il apparaissait comme une fleur pour sauver tout le monde, et se dépêchait tout de suite après d’emmener ses alliés en sécurité, tout en nous demandant de venir comme si de rien n’était ! Je fonçai pour le rattraper, déterminé à ne pas le laisser s’en tirer à bon compte.
- Hé ! criai-je. Pour qui vous vous prenez Zendaren, vous pensez qu’on va vous suivre gentiment après tout ce que vous avez fait ?
- Et qu’est-ce que tu fais maintenant ? répliqua-t-il sans s’arrêter.
- Là ? Je vais vous décoller la tête des épaules, ordure !
Reignar parvint à dégainer à temps pour m’empêcher d’accomplir ce geste. Les camarades de Zendaren se mirent sur le qui-vive en réaction à mon agression, mais cela m’importait peu pour le moment. Le mort-vivant poussa un grand soupir, s’arrêta et me fit à nouveau face, les sourcils froncés.
- J’imagine que c’est la Faim sans fin, dit-il, je sais que tu as plus de discernement que ça d’habitude.
- Qu’est-ce que vous savez de moi ? répliquai-je.
- Que tu tiens beaucoup à Melrenna Sinelorn, qui vient de passer entre les mains du Culte et est en danger. Que tu ne connais pas grand chose au Culte non plus, même si je sais que tu as beaucoup fouiné pour retrouver ta sœur. Je t’ai d’ailleurs aidé pour trouver des pistes même si tu ne t’en es jamais rendu compte. Comme mettre sur ton chemin Simine Marche-Monde alors que le Culte voulait la faire taire, et qu’elle soit disposée à te donner des informations cruciales. Mes anciens “collègues” ont rempli leur utilité, maintenant il est temps de mettre un terme à leur petit monde de pseudo-destructeurs, et nos meilleurs chances de faire cela, ainsi que de sauver Melrenna, sont de travailler ensemble, comme je te l’ai proposé à Fossoyeuse.
Je fus sur le coup stupéfait par son raisonnement rapide et en plus ce qu’il avançait comme quoi il m’avait aidé à un moment donné. Il n’avait cependant pas besoin de me rappeler ce qui arrivait à Melrenna pour tenter de m’amadouer, je m’en inquiétais déjà suffisamment et n’étais pas près de l’oublier. Ce mort-vivant était quand même celui qui avait failli tuer ma sœur !
- Je sais aussi que tu m’en veux énormément pour ce qui est arrivé à ta sœur..., grommela-t-il comme si ça avait vraiment l’air de le gêner.
- Parlons-en ! s’exclama Lædera avec un ton furieux. Je suis juste là !
Le mort-vivant tourna la tête vers elle, qui le fixait avec un regard enflammé et se tenait les bras croisés. Lanval se mit à ses côtés, montrant les crocs. Zendaren devait maintenant complètement réaliser que ce qu’il avait fait n’était pas anodin pour nous.
- Lædera, je présume.
- C’est bien gentil de vous souvenir au moins de mon prénom, après avoir détruit gratuitement deux années de ma vie ! répliqua sarcastiquement ma sœur.
- Oui, je me doutais bien que vous n’alliez pas en démordre... Je suis sincèrement désolé de t’avoir choisie pour ce sacrifice, j’ai oublié de réfléchir en dépit de l’hésitation anormale d’Armantus et cela a été une énorme erreur. Je compte me rattraper très bientôt...
- Vous allez devoir travailler dur si vous ne voulez pas que ça se termine sur mon épée ! grondai-je.
Au moins il reconnaissait sincèrement sa faute devant ma sœur elle-même. Savoir s’il pouvait ou allait obtenir notre pardon par la suite était une autre affaire. Cependant nous avions besoin de coopérer, à cause du Culte. Zendaren se remit en tête de la marche, tandis que nous restions aux aguets de gardes du Kirin Tor à notre recherche. Il avait cependant fait un court détour, afin de m’offrir un des larbins d’Ymeron encore vivant qu’il avait entravé. Je me chargeai de l’exécuter de la façon la plus sanglante qui soit, désireux de me débarasser de la Faim pour longtemps.
La course à travers les souterrains s’acheva au Caboulot des Corbeaux, où les gobelins du Cartel Gentepression nous accueillirent avec des sourires indiquant qu’ils avaient eu leur montant de pièce d’or pour faire comme s’ils ne nous avaient jamais vu passer chez eux. L’un d’eux attendait Zendaren dans l’arrière-boutique, qui s’occupa de lui donner son payement pour un portail spécial ; le gobelin lui fit une remise, en expliquant qu’il avait toujours eu envie que quelqu’un colle une raclée au Concordat Argenté qui lui avait enlevé l’une de ses meilleures serveuses en plus d’avoir tué nombre de ses clients réguliers dans la pagaille.
Malgré la réticence ambiante, mon groupe s’engagea à travers le passage vers ce qui devait être le repaire de Zendaren. Nous ne pouvions pas rester à Dalaran, où que le portail allait nous emmener ça serait certainement préférable au Fort Pourpre.
 
[Pdv M] Je n’étais pas désespérée, mais pas loin. Je courais en silence, en évitant le sol un maximum, pour m’éloigner d’Ymeron. Si je me faisais attraper, cette fois, j’imaginais aisément qu’ils mettraient plus de moyens de me bloquer à l’intérieur et alors, adieu mon évasion.
Sans compter cette traqueuse dont ils avaient parlé… Comment ça elle avait déjà un contrat sur ma tête ? Quelle « autre elfe » voudrait me tuer ? D’accord, j’avais tué ici ou là ces dernières années, mais sans jamais me faire repérer. Ça devait dater d’il y a plus longtemps… Donc ils avaient l’intention de me renvoyer à Elvyr mais suivie de cette elfe de sang qui activerait je ne sais quoi une fois qu’ils seraient avec moi…
Je déglutis. Ymeron était assez vicieux pour avoir carrément dissimulé une bombe sur moi, qu’elle activerait à distance. Je m’en préoccuperais plus tard.
Mais j’arrivais tout juste à l’extérieur qu’un cri de rage retentissait.
-Maître, que…
-ELLE S’EST ENFUIE ! Incapables ! Que la traqueuse se lance maintenant à sa recherche !
Je me blottis contre une caisse, en hauteur, atterrée.
-Tu comptes rester là et te faire attraper ? demanda tout doucement une voix féminine contre mon oreille.
Je réprimai in extremis le coup de pied qui m’était venu par réflexe. Tapie dans les ombres, une pandarène me regardait. Miyon…
-Comment as-tu…
-Plus tard, coupa-t-elle. Tu as une chance d’échapper à la mercenaire avec mon aide. Elle ne sait pas que je suis là. Quant au gnome…
Elle soupira. La seule manière, à mon sens, d’en finir était de le tuer. On ne pouvait pas fuir avec, après tout. L’idée ne me rendait pas particulièrement heureuse, c’était juste quelqu’un qui était au mauvais moment au mauvais endroit. Mais sans lui, le Vortex ne serait heureusement pas fini.
Je suivis Miyon, qui se révéla bien sûr concentrée et efficace. Nous mîmes plusieurs étages entre nous et le sol, uniquement par l’extérieur, et je m’agrippai à un perchoir d’où j’avais une bonne vue. Je n’aurais jamais pu arriver là seule, j’étais normalement à peu près en sécurité.
Entra alors dans mon champ de vision une silhouette assez grande, dont pas un gramme de la peau n’était découvert – en tout cas de là où j’étais, je n’en voyais rien. Un carquois étrange retenait une dizaine de flèches spéciales dans son dos, et la moitié de sa tenue était bardé de poches, de petits couteaux, de minuscules machines, et de plein d’autres trucs que je n’identifiai pas. Ymeron apparut et s’avança droit vers elle.
-Alors ? Où est-elle ? gronda-t-il.
-La bonne nouvelle, c’est qu’elle n’est pas sortie de l’enceinte de votre bastion, déclara avec calme une voix féminine. La mauvaise, c’est qu’elle n’est pas seule.
Je me crispai. Quelle traqueuse était-elle pour avoir senti ça ?
-Vous savez que j’en ai besoin, alors vous me la retrouvez et vous l’enfermez, compris ? répliqua son employeur. Et s’il y a quelqu’un avec cette satanée petite, tuez-le.
-Je me permets de vous rappeler que vous avez demandé un contrat officieux, sire. Moi, j’en ai à la pelle en ce moment, donc je peux me barrer quand je veux sans craindre pour ma réputation.
Ymeron ne s’excusa bien sûr pas du ton employé, mais tourna les talons, manipulant son étrange arme runique.
 
[Pdv Ex] –Désolée, j’ignorais qu’il agirait ainsi, murmura encore une fois Viulia.
-Ne t’excuse pas, répéta Reveli. Je m’inquiète juste pour toi et les autres. Moi, là… ça n’a pas d’importance.
Sa voix métallique se tut. La Chasseresse était debout, appuyée contre un mur, mais le Chevalier de la Mort était affalé au sol. Reveli ne pouvait quasiment pas être malade à présent, mais elle se demandait vaguement si la sensation se rapprochait de ça. Elle avait du mal à penser, se sentait affaiblie, comme enfiévrée. Son regard dénaturé errait sans but sur le sol de leur prison.
La draeneï n’aurait plus longtemps à exister, à présent. Les jours se résumaient à attendre que le mort-vivant, Zendaren, retrouve Hadrian. Penser à cela détruisait toute tentative de faux-semblant. Elle ne sentait plus les larmes ruisseler sur sa peau morte, pas plus que le poids de sa cuirasse noire ; parfois, elle sortait de sa torpeur pour écouter Viulia prier. Sentir la Lumière baigner un être si proche était pour elle un petit miracle autant qu’une source de désespoir.
La Chasseresse avait pris la faux de Reveli pour la poser plus loin un jour que le Chevalier glissait encore dans ses ténèbres, mais elle n’avait rien tenté. La Faim sans fin ne se manifestait pas encore, et la non-morte se sentait heureuse d’être de ceux qui la maîtrisent le mieux.
-Viulia ? murmura-t-elle.
-Je suis là, Reveli.
La Chasseresse s’accroupit à côté d’elle, passant outre sa gorge serrée en voyant son état.

-Si Zendaren ne revient pas, que je deviens folle avant comme tant d’autres… Tue-moi.
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